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COMMUNION BÉTHANIE - Page 9

  • Récollection d’Avent du 7 au 9 décembre 2018 à la Clarté-Dieu

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    Notre petite retraite d’Avent s’est déroulée, cette année, du 7 au 9 décembre. Nous étions accueilli-es, comme l’année dernière, chez les franciscains de la Clarté-Dieu à Orsay et nous nous retrouvions nombreux, 42 frères, sœurs et ami-es. La prière de notre Communion Béthanie rejoint tellement ce que nous y avons vécu que j’ai eu envie de m’en inspirer pour essayer de résumer ce  temps fort.

    « Jésus, le Christ, nous voici invités dans la maison de Béthanie »…


    2018-12-09-_095004-180.jpgLe Père Philippe Lefebvre, dominicain, bibliste enseignant à Fribourg, bien connu dans notre Communion, s’est fait l’écho de cette invitation : « Partir des lieux est un bon point de départ. Car le lieu est le concret de notre présence sur terre. Les lieux sont relatifs à notre histoire, et notre corps est toujours situé quelque part. »

    Béthanie est un lieu à l’écart, à la périphérie de Jérusalem, en banlieue !

    « Voici Marthe, elle nous dit : "le Maître est là, il t’appelle". Voici Marie, elle verse en silence sur tes pieds une livre d’un parfum très pur et de très grande valeur. Avec ses cheveux , elle essuie tes pieds et la maison est remplie par l’odeur du parfum. »

    Cette scène évangélique (Math 26, 6-13) a lieu alors que les prêtres, réunis en conciliabule juste avant la Pâque, réfléchissent comment faire mourir Jésus. Marie, elle, oint les pieds du Maître. Ce geste osé d’une femme proclame la messianité du Christ - l’Oint - qui bientôt sera consacré comme Roi-Messie dans son Mystère Pascal.


    2018-12-07-09-lavement-des-pieds-2-180.jpgCe qui va se passer à Jérusalem est donc déjà réalisé à Béthanie ; à la périphérie, le geste de Marie supplée au geste non accompli par ceux qui, au centre, auraient dû le poser : reconnaître l’envoyé de Dieu. Jésus sera reconnu - mais ailleurs et par une autre. Marie vit ; les prêtres sont morts. Le centre est déplacé… et c’est à la périphérie - Béthanie - que s’accomplit le geste essentiel.

    Toute la Bible se joue dans ce va-et-vient incessant entre le centre et la périphérie. L’histoire de Jérusalem - la cité sainte où David veut faire demeurer l’Arche d’Alliance ! - commence chez l’étranger Obed-Edom que Dieu comble de bénédictions (II Samuel 6)… Jésus naîtra en banlieue, à Bethléem, et sa généalogie est un concentré de métissages tellement contraires à la Loi de Moïse… Chez Luc, qui aime ces gens d’ailleurs, l’étranger comprend et rend grâce (Luc 17, 11-18)… etc.

    C’est que la périphérie géographique - dont Béthanie est le signe - est le symbole de la périphérie existentielle et invite à un déplacement intérieur toujours renouvelé. De la mort à la vie… de la lettre à l’esprit… de la norme figée à l’audace amoureuse…

    Avec Jésus, la périphérie est une Bonne Nouvelle : des chemins nouveaux s’ouvrent dans les cœurs ; des chemins impossibles deviennent possibles ! Il ne s’agit pas là d’une « apologie du désordre » - la banlieue est souvent un lieu hors-norme - mais la découverte que le désordre est l’expression d’un ordre plus profond où la vie est honorée, où la grâce peut passer… « Les prostituées vous précéderont dans le Royaume des Cieux »…

    Chez Luc (10, 38-42), à Béthanie, Marthe et Marie sont auprès de Jésus. Et Marie fait ce que Jésus ne cesse de dire à ses disciples de faire : s’asseoir auprès de Lui et l’écouter, Lui, la Parole du Père ! A l’inverse de Marthe, happée par les soucis matériels, qui explique à Jésus ce qu’il doit faire : « Dis-lui… ». C’est encore à la périphérie, en banlieue, que se joue cet appel à l’essentiel qui traverse l’Évangile : l’accueil de la Bonne Nouvelle… Comment l’accueillons-nous ? Sommes-nous Marthe ou Marie ? Un peu des deux, selon les moments… La périphérie nous replace au centre, au cœur du message de l’Évangile et du sens-même de notre vie.


    2018-12-07-09-lavement-des-pieds-1-180.jpgCe qui est vrai de la géographie des lieux bibliques l’est aussi des lieux de l’Écriture : on a toujours intérêt, pour bien entendre un texte, à aller voir ce qu’il y a autour, avant et après ! Là se trouve un éclairage discret et tellement lumineux car « tout est lié » ! Ainsi la scène de Béthanie chez Jean se situe au cœur de son évangile (12, 1-8) - la périphérie devient le centre - juste avant le lavement des pieds (13, 1-20) : Jésus refait à ses disciples le geste de Marie… Et dans la Bible, ceux à qui on lave les pieds sont faits rois (Gen 18 ; I Samuel 25)… C’est un renversement de situation qui change le regard et le cœur : manifestation de la délicatesse d’un Dieu-Roi qui se fait petit pour nous rendre grands ! A Béthanie, Jésus, « que nous dis-Tu ? - Comme je vous ai aimés, aimez-vous les uns les autres. Vous aussi vous devez vous laver les pieds les uns les autres »…

    Jésus aime les périphéries et il choisit d’y demeurer parce qu’elles sont ces lieux de vie intense, de cheminement intérieur profond où se jouent la dynamique du salut et de la grâce. La pauvre veuve qui dépose son obole au Temple est ignorée, seulement connue de Jésus : « elle a mis tout ce qu’elle possédait, tout ce qu’elle avait pour vivre » (Marc 12, 44). Comme Marie, juste après dans le récit évangélique, versant le nard pur de grand prix : « elle a fait tout ce qui était en son pouvoir » (Marc 14, 3). Jésus voit dans le cœur de ces deux femmes le parfait amour, et il nous recentre à partir d’elles. La périphérie - lieu vécu - révèle le centre et y reconduit !

    Cette visitation de l’Écriture, profonde et dense, racontée avec plein d’humour, nous l’avons priée aussi lors de nos veillées, invité-es au silence et à l’écoute : « Écoute… A celui qui a soif, il vient se révéler » !


    2018-12-09-_075804-180.jpgVendredi soir, « nous étions à Béthanie », en communion de pensée et de prière avec des prisonniers qui nous avaient confié leurs intentions… Avec le Bienheureux Père Lataste, qui appelait en prison ses « chères sœurs » les femmes « dégradées, avilies, mises au ban de la société » auxquelles il parlait de Jésus… Oui, Jésus, à Béthanie, « Voici Lazare. Sur lui, tu cries d’une voix forte : "Lazare, viens dehors !" A ses ami-es, tu dis : "Déliez-le et laissez-le aller". »

    Samedi, solennité de l’Immaculée Conception fêtée dans l’Eglise catholique, nous nous unissions à la béatification des martyrs d’Algérie célébrée à Oran. Et le Bienheureux Pierre Claverie nous redisait que « La valeur essentielle de notre vie, c’est le dépassement de nos barrières, la sortie de nous-mêmes par amour … Voilà le fondement de notre vie croyante ou incroyante, chrétienne, musulmane ou bouddhiste. … Avec le Christ, nous voulons nous tenir sur les lignes de fracture de l’humanité … missionnaires de cet amour du Christ qui n’impose rien … qui libère ce qui était enchaîné, réconcilie ce qui était déchiré » … "Déliez-le et laissez-le aller".


    2018-12-07-_221937-180.jpgLe soir, Diane et Sylvain célébraient leur Accueil en Communion Béthanie ; Laetitia, Michel et Raphaël entraient dans le Temps de Nazareth… Jésus, à Béthanie, « dans cette famille, Tu nous accueilles comme tes ami-es … En Communion Béthanie, nous désirons demeurer en ton Amour »…

    Dimanche midi, nous étions heureux de célébrer le 2ème dimanche de l’Avent avec la communauté paroissiale de la Clarté-Dieu agrandie par de nombreux catéchumènes - toujours la périphérie ! Et Jean-Michel, invité à présenter la Communion Béthanie, rappelait ces mots du pape Jean XXIII : « L’Eglise est une grande bergerie où il y a du foin à hauteur de tous les museaux » ! Belle image, toute franciscaine, qui nous réjouit et nous prépare si bien à Noël…

    L’Avent, comme notre vie, est une marche… Merci, Jésus ! Merci, Père Philippe ! Merci à chacune et chacun d’être toi ! Puissions-nous avancer, éveillés, toujours déplacés, vivants et aimants.

    « Jésus, le Christ, nous voici invités à la maison de Béthanie et nous adorons ta présence … En ta maison des cieux, Tu nous prépares une Demeure éternelle. Vers elle, ensemble, nous marchons »…

    Fraternellement, Sylvain

  • Pause prière - pause regard du 20 décembre 2018

    La prière est une magnifique respiration…
    Celle d’un cœur qui aime.

    Mais vous, heureux vos yeux parce qu’ils voient, et vos oreilles parce qu’elles entendent.
    Matthieu 13, 16.

    Les frères et sœurs de la Communion Béthanie

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    Seigneur Jésus
    C'est dans nos ténèbres que ta lumière nous rejoint
    Nous t'en prions, viens changer les regards
    Nous te prions pour celles et ceux dont les yeux scintillent de lumière
    Nous te rendons grâce pour celles et ceux qui fêtent Noël
    Comme un temps de foi
    Ou comme un temps de retrouvailles, d'amour et de partage
    Au milieu des petits plaisirs
    Fais découvrir à tous la joie véritable
    De l'amour, du don et du service
    Nous te prions pour celles et ceux dont les yeux brillent de larme
    Accompagne-les dans leur chagrin
    Et rend nous disponibles à leur peine
    Nous te prions pour celles et ceux dont les yeux s’enflamment de colère
    Donne-nous la bonne volonté d'être artisans de paix
    Nous te prions pour celles et ceux dont les yeux s'écarquillent de peur
    Donne-nous la confiance du nouveau-né
    De Marie et des bergers qui ont vu les anges
    Nous te prions pour celles et ceux dont les yeux se durcissent
    De mépris, de haine et de jugement
    Donne-nous la sagesse de Joseph
    Rappelle-nous ta naissance à la marge
    Rappelle-nous ta proximité avec les petits,
    les laissés pour compte, les méprisés
    Nous te prions pour les yeux éteints par la résignation et le désespoir
    Que ta venue parmi nous
    Soit source d'une espérance nouvelle et débordante
     Viens changer nos regards
    Pour que dans la nuit de notre monde
    Nos yeux luisent
    De confiance, de patience, d'espérance et d’amour

     

    0000 2017-01 Prière.jpgSeigneur, nous te louons pour :
    Noël, une nuit éclairée de l'intérieur,
    Noël, un appel à vivre la fraternité,
    Noël, une nouvelle naissance de Dieu dans notre histoire,
    Noël, joie offerte au cœur de pauvre.

    Seigneur, devant toi :
    notre week-end interreligieux (musulmans et chrétiens) en ce 4ème dimanche de l'Avent, L.-M., M., L., N., notre sœur F., notre sœur L., mère E., nos sœurs moniales du monastère de la Paix-Dieu, E., notre frère S., nos amis S., les personnes qui vivront ces fêtes de Noël dans la solitude, la maladie, le deuil,
    les victimes de la haine, de la violence,
    les communautés chrétiennes,
    les communautés juives,
    les communautés musulmanes,
    les communautés de toutes les religions,
    les chercheurs de ton visage,
    les personnes qui ne croient pas en toi,
    notre ardent désir de paix, de réconciliation, de fraternité.

     

  • Troisième dimanche de l’Avent 2018

    Évangile du jour : Luc 3,10-18 « Que devons-nous faire ? »

    En ce temps-là, les foules qui venaient se faire baptiser par Jean lui demandaient : « Que devons-nous faire ? »
    Jean leur répondait : « Celui qui a deux vêtements, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; et celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même ! »
    Des publicains (c’est-à-dire des collecteurs d’impôts) vinrent aussi pour être baptisés ; ils lui dirent : « Maître, que devons-nous faire ? »
    Il leur répondit : « N’exigez rien de plus que ce qui vous est fixé. »
    Des soldats lui demandèrent à leur tour : « Et nous, que devons-nous faire ? »
    Il leur répondit : « Ne faites violence à personne, n’accusez personne à tort ; et contentez-vous de votre solde. »
    Or le peuple était en attente, et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n’était pas le Christ.
    Jean s’adressa alors à tous : « Moi, je vous baptise avec de l’eau ; mais il vient, celui qui est plus fort que moi. Je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu. Il tient à la main la pelle à vanner pour nettoyer son aire à battre le blé, et il amassera le grain dans son grenier ; quant à la paille, il la brûlera au feu qui ne s’éteint pas. »
    Par beaucoup d’autres exhortations encore, il annonçait au peuple la Bonne Nouvelle.

     

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    Valérie
    Des foules qui s'avancent et qui demandent :« Que devons-nous faire ? ». Nous voilà dans l'action !!! « Que devons-nous faire ? » … « Que devons-nous faire ? »
    Ça, ça me parle ; bien plus que cette parabole de la fin du texte où il est question de « pelle à vanner » et de « grain amassé ». En même temps, je ne vois pas pourquoi cette image me parlerait, à moi, citadine du XXIème siècle. D'ailleurs, il est dit que Jean utilise beaucoup d'autres exhortations. J'imagine qu'il en est qui m'auraient davantage parlé.

    Des foules qui demandent : « Que devons-nous faire ? »... alors qu'aujourd'hui, les carrefours de nos villes, nos centres villes, s'emplissent de foules qui demandent : « Que faites-vous pour nous ? »

    Laetitia
    Ce qui me frappe, c'est la progression des sujets : « des foules », puis « des publicains », puis « des soldats ». Ils viennent jusqu'à Jean et à chacun de ces groupes, il répond à cette question : « Que devons-nous faire ? » Visiblement, la réponse de Jean ne leur suffit pas ou n'est peut-être pas celle qu'ils attendent. Ensuite le texte bascule « Or, le peuple était en attente », et Jean répond alors à TOUS, mais par des phrases très énigmatiques... J'ai beau venir d'une culture paysanne, je ne comprends pas plus que toi, sauf qu'il s'agit d'une question de séparation entre le grain de blé à garder et la paille à brûler. Tiens, ça me rappelle une histoire de « bon grain et d'ivraie ».
    Ce que je retiens aussi, c'est l'annonce de l'arrivée de quelqu'un de plus grand que Jean, qui a le pouvoir de baptiser dans l'Esprit Saint et le feu ; et c'est annoncé comme étant la Bonne Nouvelle.

    Valérie
    La Bonne Nouvelle... Bah, je me demande bien comment ça pouvait leur parler aux foules d'hier, celles qui venaient à Jean, et comment ça peut parler aux foules d'aujourd'hui, qui crient leur colère et leur désespoir dans la rue... Les unes venaient se faire baptiser, les autres sont en quête d'une vie plus digne...

    Laetitia
    Hier comme aujourd’hui, le peuple est en attente...
    Et si Dieu aussi était en attente ?

    Valérie
    Les foules attendent, Dieu attend... Moi aussi, souvent, j'attends de savoir ce que je dois faire...

    Laetitia
    Dans toutes ses réponses, Jean invite au partage, à la juste mesure, à la justice, à l'honnêteté... Il est toujours question de la relation à l'autre.
    Voilà ce que demande celui qui baptise dans l'eau. Que demandera Celui qui baptisera dans le feu de l'Esprit ?

    Valérie et Laetitia
    En ce 3ème dimanche de l'Avent, dimanche de la joie - Gaudete – où l'on s'approche de la fête de la nativité, voilà que s'invitent ces questions : Qu'y-a-t-il à faire ? Qu'y-a-t-il à attendre ? Qu'y-a-t-il à recevoir ?
    Et si, pour une fois, nous nous les posions, non comme un problème à résoudre, mais dans la Joie et l'espérance, dans la confiance de ce qui va advenir dans nos vies ?

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    Vous auriez envie de mettre quoi sur la banderole ?


    Valérie et Laetitia

  • Pause prière - pause regard du 13 décembre 2018

    La prière est une magnifique respiration…
    Celle d’un cœur qui aime.

    Saisissez donc l’armure de Dieu, afin qu’au jour mauvais, vous puissiez résister et demeurer debout, ayant tout mis en œuvre.
    Debout donc ! A la taille, la vérité pour ceinturon, avec la justice pour cuirasse et, comme chaussures aux pieds, l’élan pour annoncer l’Évangile de la paix. Prenez surtout le bouclier de la foi, il vous permettra d’éteindre tous les projectiles enflammés du Malin. Recevez enfin le casque du salut et le glaive de l’Esprit, c’est-à-dire la parole de Dieu.
    Que l’Esprit suscite votre prière sous toutes ses formes, vos requêtes, en toutes circonstances ; employez vos veilles à une infatigable intercession pour tous les saints.
    Éphésiens 6, 13-18.

    Les frères et sœurs de la Communion Béthanie

     

    2018-12-13-Courage.jpgSeigneur donne-moi de prendre ma part
    d'habiter l'identité que tu me donnes
    d'exploiter les charismes que ton regard déploie en moi
    d'être présent où tu me places

    Seigneur donne-moi d'être ce que tu espères de moi

    Seigneur donne-moi de prendre ma part
    de ne pas me réfugier derrière mon sentiment d'insuffisance
    de ne pas brandir ma petitesse pour me dérober à mes devoirs

    Seigneur donne-moi d'oser ce que tu attends de moi

    Seigneur donne-moi de prendre seulement ma part
    de ne pas présumer de mes forces
    de ne pas ombrager l'espace dont les autres
    ont besoin pour grandir

    Seigneur donne-moi de naître à ce que je suis par toi.

    Marion Muller-Colard dans Éclats d'Évangile

     

    0000 2017-01 Prière.jpgSeigneur, nous te louons pour :
    la béatification du frère Pierre Claverie, de ses compagnes, de ses compagnons,
    cet émouvant signe de l'Eglise qui est en Algérie,
    ce lumineux signe de « fraternité désarmée » pour le monde entier,
    ce signal pour notre XXIe siècle où la peur de l'autre semble l'emporter,
    la pertinence du don de soi qui enfante la fraternité interreligieuse, qui enfante la rencontre de toutes et de tous.

    Seigneur, devant toi :

    la fécondité de notre retraite d'Avent à La Clarté-Dieu, notre frère P. et son ministère au service de la Parole, D. et S. qui ont vécu leur célébration d'accueil, L., M. et R. qui sont entrés dans le temps de Nazareth, des ami-es confiés à notre prière lors de cette retraite, grâce au ministère de N., L., nos sœurs et frères du Carmel en cette fête de saint Jean de la Croix, père O., père D., J., T., B., C., K. et sa famille, G., N. et sa famille, la paix sociale, la justice en Europe et en France, la réconciliation et le dialogue entre les personnes aux opinions différentes, la lutte contre la famine au Yémen.

  • Au lendemain de l’attentat à Strasbourg du 11 décembre 2018

    2018-12-12-Paix.jpgCe matin, je me rappelle la prière des bienheureux moines de Tibhirine : « Seigneur, désarme-les, Seigneur désarme-nous »...

    Seigneur désarme-moi. Communion avec tous les lieux où la violence semble triompher...

     

    Jean-Michel+, frère prieur de la Communion Béthanie

  • Deuxième dimanche de l’Avent 2018

    Évangile du jour : Luc 3,1-6 « Jean, le fils de Zacharie»

    L’an quinze du règne de l’empereur Tibère, Ponce Pilate étant gouverneur de la Judée, Hérode étant alors au pouvoir en Galilée, […] les grands prêtres étant Hanne et Caïphe, la parole de Dieu fut adressée dans le désert à Jean, le fils de Zacharie.
    Il parcourut toute la région du Jourdain en proclamant un baptême de conversion pour le pardon des péchés, comme il est écrit dans le livre des oracles d’Isaïe, le prophète : Voix de celui qui crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers.
    Tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les chemins rocailleux seront aplanis ; et tout être vivant verra le salut de Dieu.

    2018-12-09-Avent-2-désert.jpg

    Coucher de soleil sur le désert du Namib à Walvis-bay


    Laetitia
    Et si je te demandais, comme ça, ce que ça t'évoque le « salut de Dieu » ?

    Valérie
    Le « salut de Dieu » ? Bah, je ne sais pas si je dois le dire mais écrit de cette façon, je visualise Dieu qui me dirait salut en me faisant un petit coucou de la main !

    Laetitia
    Comme s'il te faisait signe ?

    Valérie
    Oui, quelque chose de très familier...

    Laetitia
    Comme si Dieu s'adressait à toi personnellement ?

    Valérie
    Oui, mais dit comme ça, pour le coup, ça m’impressionne... Dieu s'adressant à... moi ?
    Rien qu'à imaginer son regard, soudain, tout s'efface autour de moi, tout et tous.
    Comme téléportée, me voilà seule, debout dans le désert.
    Je réalise que son regard a la puissance, le pouvoir de faire ça, effacer tout le reste et m'emmener loin. Et seule au milieu de nulle part (dans l'image que je visualise), je peux voir et entendre que c'est en effet à moi que Dieu adresse son salut. Il faut cette solitude-là.

    Laetitia
    Tu sais, c'est pour ça que régulièrement, j'aime bien faire l'expérience d'un temps de solitude, pour prendre un temps de cœur à cœur avec Dieu, pour me sentir vivante sous son regard. C'est ce que m'évoque le « salut de Dieu ».

    Valérie
    Voir le « salut de Dieu », mais aussi voir les « ravins comblés », les « montagnes et collines abaissées », les « chemins aplanis »... J'avais décidément une vision bien différente du temps de l'Avent...genre, la fête approche et voilà, c’est chouette !

    Laetitia
    Mais avant de voir tout ça, le chemin d’apprentissage continue. Tu te rappelles ? Dieu qui nous prend par la main..?
    Et là, je sens que Dieu m'invite à faire comme Jean et a partager autour de moi ce qu'Il nous promet par la venue de l'Enfant-Dieu dans nos vies.

    Valérie
    De mon côté, après le chaos des textes de dimanche dernier, j'ai juste envie de savourer un peu ce regard de Dieu posé sur moi, ce salut qu'il me tend, dans la solitude d'un désert où il n'y aurait plus que Lui et moi.

    Valérie et Laetitia
    Et vous ? Où en êtes-vous aujourd’hui ? Dans l'écoute de la « voix de celui qui crie dans le désert » ou dans l'élan de celui qui va de l'avant, et qui, au détour d'un sentier enfin devenu droit, pourrait bien être l'un de ces vivants qui « verra le salut de Dieu » ?


    Valérie et Laetitia

  • Pause prière - pause regard du 6 décembre 2018

    La prière est une magnifique respiration…
    Celle d’un cœur qui aime.

    Poursuivant leur chemin, [Philippe et l’eunuque] tombèrent sur un point d’eau, et l’eunuque dit : « Voici de l’eau. Qu’est-ce qui empêche que je reçoive le baptême ? ». [Philippe lui dit : « Si tu crois de tout ton cœur, tu peux être baptisé. » Et l'homme répondit : « Je crois que Jésus-Christ est le Fils de Dieu.] Il donna l’ordre d’arrêter son char ; tous les deux descendirent dans l’eau, Philippe et l’eunuque, et Philippe le baptisa. Quand ils furent sortis de l’eau, l’Esprit du Seigneur emporta Philippe, et l’eunuque ne le vit plus, mais il poursuivit son chemin dans la joie.
    Actes 8, 36-39.

    Les frères et sœurs de la Communion Béthanie


    2018-12-06-Tu-es-prêtre,-prophète-et-roi.jpgEt si, d'aventure,
    toi aussi tu étais de la race de Jean.
    Si, toi aussi, tu étais de la race des prophètes.
    Si tu prenais des risques.
    Si tu avais le courage de prendre le parti
    des humbles,
    des petits,
    des sans-voix.
    Ne dis pas que tu n'es pas prophète....
    Ne dis pas que tu ne sais pas parler.....
    Souviens-toi du jour de ton baptême :
    « Tu es prêtre, prophète et roi ».
    Si, d'aventure, toi aussi tu étais la voix,
    la voix des sans-voix.
    La voix de ceux qu'on enferme.e
    La voix de ceux que l'on bâillonne.
    La voix de ceux qui n'ont même plus de voix
    pour protester,
    pour supplier,
    pour dénoncer.
    Et peut-être même plus de voix
    pour prier, pour se révolter....
    Toi, mon frère, si tu étais prophète !


    « Quand il en va de l'honneur de Dieu
    et de l'honneur de l'homme,
    le prophétisme est un devoir »


    Robert Riber

     

    0000 2017-01 Prière.jpgSeigneur, nous te louons pour :
    tout ce qui naît aujourd'hui,
    la naissance de C. vendredi dernier,
    la naissance des réconciliations, des pardons,
    la naissance des audaces pour rayonner ton nom,
    la naissance d'une parole limpide, claire, cohérente,
    la naissance de la vie fraternelle toujours nouvelle,
    ta naissance hier, aujourd'hui et à chaque instant.

    Seigneur, devant toi : V., Q. et sa famille, notre frère, nos amis Nicolas en leur fête, A., P., M., T., père O., R., D., A., B., A., S., P., la paix, la justice sociales en France, ton Église qui est en Algérie, en ces jours de béatifications, notre Communion Béthanie, en cette retraite d'Avent, D. et S. qui vivront leur célébration d'accueil parmi nous, L., M. et R. qui entreront dans le temps de Nazareth, nos sœurs en alliance, notre mère B.

     

  • Premier dimanche de l’Avent 2018

    Évangile du jour : Luc 21,25-28.34-36 « Votre rédemption approche »

    En ce temps-là, Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur terre, les nations seront affolées et désemparées par le fracas de la mer et des flots. Les hommes mourront de peur dans l’attente de ce qui doit arriver au monde, car les puissances des cieux seront ébranlées. Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans une nuée, avec puissance et grande gloire. Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche.
    Tenez-vous sur vos gardes, de crainte que votre cœur ne s’alourdisse dans les beuveries, l’ivresse et les soucis de la vie, et que ce jour-là ne tombe sur vous à l’improviste comme un filet ; il s’abattra, en effet, sur tous les habitants de la terre entière. Restez éveillés et priez en tout temps : ainsi vous aurez la force d’échapper à tout ce qui doit arriver, et de vous tenir debout devant le Fils de l’homme. »

    2018-12-02-Avent-1-ciel-brumeux.jpg



    Valérie
    Mince, je croyais que le temps de L'Avent était un temps joyeux, un temps de fête ! Dans cet Évangile, il n'est question que de désastre, de « nations affolées et désemparées par le fracas de la mer et des flots », d' « hommes [qui] mourront de peur dans l'attente de ce qui doit arriver », de mise en garde. C'est limite glauque. Certes, ça me fait penser à l'état du monde aujourd’hui, mais on est dans l'attente de quoi finalement ?

    Laetitia
    Moi je lis : « Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. »
    C'est comme si Dieu nous prenait par la main, de dimanche en dimanche, pour nous aider à comprendre ce qui se passe à Noël. Au premier dimanche, on n'est pas encore prêt.

    Valérie
    D'où l'idée de rester éveillé(e)s et de prier ? Mais pour être prêt à quoi ? C'est pas acquis que Noël est une fête !?

    Laetitia
    Dans ce texte du premier dimanche de l'Avent, il nous est déjà annoncé le retour du Christ à la fin des temps. C'est comme si on grillait toutes les étapes alors que Jésus n'est pas encore né, enfin, selon le calendrier liturgique.

    Valérie
    Donc avant d'avancer vers la fête, on prend d'abord la mesure de la gravité de ce qui va advenir. C'est ça ?

    Laetitia
    Oui ! On ne se précipite pas vers la fête, on y va lentement, dans une lente progression. Les dimanches suivant, les textes d’Évangile vont nous inviter à nous préparer intérieurement à nous émerveiller de la naissance d'un bébé qui n'est rien moins que le fils de Dieu.

    Valérie
    Ça me ramène à ce qu'a vécu ma fille cette année. Elle a eu à intégrer la mort de sa grand-mère – ma maman – tout en se préparant à donner la vie. D'une certaine façon, elle a fait l'expérience de cette vérité là : « Quand on donne la vie, on donne la mort. » Les deux sont intimement liés.
    C'est comme s'il fallait consentir à la fin, l'accepter, pour pouvoir s'émerveiller du début...

    Laetitia et Valérie
    Et vous, chacun, chacune, qu'auriez-vous à accepter aujourd’hui dans vos vies ?
    Quel poids, quelle lourdeur à déposer en Lui, avant de cheminer plus léger, légère, vers l'émerveillement ? Le temps serait-il à un peu plus de lenteur ?

    Laetitia et Valérie

  • Journée de la lutte contre le sida – 1er décembre 2018

    2018-12-01-SIDA.jpgEn ce jour de la lutte mondiale contre le sida, nous prions pour celles et ceux touchés par cette maladie.
    Le sida n’est pas mort. Il fait toujours mourir.
    Un jeune ami m’a confié cette année sa séropositivité, une confidence que je n’oublierai pas. Quel courage de se livrer avec autant de simplicité, sans peur ni honte. Je crois maintenant que ce témoignage n’est pas seulement un moyen pour lui d’être en vérité avec moi, il est une leçon de vie, une force pour se recentrer sur l’essentiel. Vers ce Dieu qui n’est qu’amour, une source inépuisable.
    Son combat est aussi le nôtre. Lutter pour la dignité, lutter pour l’accueil et lutter pour la liberté.
    Nous entrons dans ce temps qui nous prépare à la rencontre de ce Dieu qui s’est fait petit enfant. Il nous apprend à faire un pas vers ceux qui nous sont étrangers. C’est un bel exemple de conversion pour changer nos cœurs et nos regards.
    La rencontre de l’autre nous apprend une certaine solitude. Il nous faut plaider pour la véritable rencontre avec l’autre. Celle qui se nourrit d’affection et d’abandons. Celle qui a besoin de temps, de volonté et d’intelligence. C’est l’amour qui rend libre. C’est lui qui guérit.

    Kévin

     


    2018-12-01-enfant-prodigue.jpg« Mon Père,
    Je m'abandonne à toi,
    fais de moi ce qu'il te plaira.
    Quoi que tu fasses de moi,
    je te remercie.
    Je suis prêt à tout, j'accepte tout.
    Pourvu que ta volonté se fasse en moi,
    en toutes tes créatures,
    je ne désire rien d'autre, mon Dieu.
    Je remets mon âme entre tes mains.
    Je te la donne, mon Dieu,
    avec tout l'amour de mon cœur,
    parce que je t'aime,
    et que ce (cela) m'est un besoin d'amour
    de me donner,
    de me remettre entre tes mains
    sans mesure,
    avec une infinie confiance
    car tu es mon Père. »

    Charles de Foucauld

     

  • Pause prière - pause regard du 29 novembre 2018

    La prière est une magnifique respiration…
    Celle d’un cœur qui aime.

    Dieu, nul ne l’a jamais contemplé.
    Si nous nous aimons les uns les autres,
    Dieu demeure en nous,
    et son amour, en nous, est accompli.
    1 Jean 4, 12

    Les frères et sœurs de la Communion Béthanie


    2018-11-29-fraternité.jpgOn dit que Tu nous parles, mais je n’ai jamais entendu ta voix de mes propres oreilles. Les seules voix que j’entende, ce sont des voix fraternelles qui me disent les paroles essentielles.
    On dit que Tu te manifestes mais je n’ai jamais vu ton visage de mes propres yeux. Les seuls visages que je vois ce sont des visages fraternels qui rient, qui pleurent et qui chantent.
    On dit que Tu t’assoies à notre table, mais je n’ai jamais rompu avec toi le pain de mes propres mains. Les seules tables que je fréquente ce sont des tables fraternelles où il fait bon se restaurer de joie et d’amitié.
    On dit que Tu fais route avec nous, mais je ne t’ai jamais surpris à mêler tes pas à ma propre marche. Les seuls compagnons que je connaisse ce sont des êtres fraternels qui partagent le vent, la pluie et le soleil.
    On dit que Tu nous aimes, mais je n’ai jamais senti ta main se poser sur mes propres épaules. Les seules mains que j’éprouve, ce sont les mains fraternelles qui étreignent, consolent et accompagnent.
    On dit que Tu nous sauves, mais je ne t’ai jamais vu intervenir dans mes propres malheurs. Les seuls sauveurs que je rencontre, ce sont des cœurs fraternels qui écoutent, encouragent et stimulent.
    Mais si c’est Toi, ô mon Dieu, qui m’offre ces voix, ces visages, ces tables, ces compagnons, ces mains et ces cœurs fraternels, alors, au cœur du silence et de l’absence, Tu deviens, par tous ces frères, parole et présence…

    Jacques Musset

    0000 2017-01 Prière.jpgSeigneur, nous te louons pour :
    les gestes de solidarité,
    les actes de charité,
    les regards de bienveillance,
    l'écoute sans jugement,
    la chasteté relationnelle, proximité respectueuse et juste distance,
    notre monde, notre Église lorsqu'ils deviennent « écho système » de fraternité.

    Seigneur, devant toi : la paix sociale en Europe, en France, la réconciliation en République centrafricaine, les personnes qui vivent avec le VIH, les soignants, les chercheurs, les associations qui luttent contre le Sida, D., W., D., A., V., notre ami F.-X. en sa fête, B., M.-T., L., I., I., P., père L. sur son chemin d'éternité.