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Nouvel An

  • Vœux 2019 : Pourquoi ?

    2019-01-01-Jean-Michel-180.jpgAu seuil de cette année nouvelle 2019, au risque de grandement vous surprendre, je souhaite, après avoir vécu une expérience singulière, vous partager une question qui me traverse de part en part.

    L'expérience singulière : un ami, prêtre âgé, décède il y a quelques mois. Je me retrouve pour prier près de son corps. C'est à peine si je le reconnais! Fond de teint sur le visage et sur les mains. Laque sur les cheveux… !

    La question qui me traverse de part en part : pourquoi maquiller la mort ? Et cette autre question qui lui est intimement liée : pourquoi maquiller la vie ?

    Pour-quoi ?

    Je nous souhaite de vivre sous le Regard de Dieu, tel que nous sommes.
    Je nous souhaite surtout d'accueillir le Regard de Dieu sur nous, de découvrir la douceur, la délicatesse, la patience... de Son Regard.
    Je nous souhaite de vivre et peut-être de prier ce vers de Jozsef Attila in -Tu m'as rendu enfant- :
    « Je t'aime beaucoup car tu m'as donné la possibilité de m'aimer moi-même ».
    Je nous souhaite, sans tomber dans le déballage impudique, de nous laisser voir par les autres, dans notre réalité toute simple.
    La vulnérabilité partagée est, me semble-t-il, le fondement de la fraternité véritable, de l'amitié profonde, de l'amour authentique.

    Et si en 2019,

    je quittais mon masque, mes masques -on respire si mal derrière un masque!-
    je refusais le maquillage excessif,
    je boycottais les photos retouchées,
    je m'engageais, graduellement mais résolument, sur la route de l'écologie intérieure et donc de l'écologie cohérente,
    je prenais du recul par rapport aux apparences souvent si superficielles,
    je vivais une transfusion de silence.
    Une transfusion de silence, pour ne plus être dans la seule réactivité, mais dans une réflexion qui conduit à l'action durable et juste.

    Alors…,
    j'accueillerai ce que notre frère Philippe avait écrit, il y a quelques années, sur son miroir :
    « Dieu sera ta seule beauté »

    Là, est mon souhait le plus intense pour vous, pour nous :
    Que Jésus le Christ soit notre vérité, notre liberté, notre… beauté!

    Jean-Michel+, frère prieur de la Communion Béthanie.

  • Vœux 2018 : Voix de fin silence

    Cher·es membres et ami·es de la Communion Béthanie,

    Combien furent grande ma surprise et profonde mon émotion lorsque, il y a quelques jours, Jean-Michel m’a demandé de vous adresser quelques lignes à l’occasion de la Nouvelle Année.

    2018-01-01-Elie.jpgQue pourrais-je, donc, vous dire qui sortirait des traditionnels vœux que nous avons l’habitude de nous adresser mutuellement en cette période de fête ? Certes il est juste et bon de souhaiter le meilleur à tous ceux et à toutes celles qui nous sont cher·es ou que nous côtoyons et de prendre, pour nous-mêmes, quelques résolutions pour aborder au mieux l’avenir qui s’ouvre devant nous.

    Mais, aujourd’hui, j’aimerais, plutôt, nous inviter, tous et toutes, à la disponibilité et à l’écoute de cette « Voix de fin silence » qui vient frapper à la porte de nos cœurs en chacun des évènements, heureux ou malheureux, qui jalonnent notre vie, et de cette « Présence invisible » qui se reflète dans le visage de chaque personne, sympathique ou non, que nous rencontrons. En effet, si les évènements et les rencontres que nous pouvons faire semblent être, si souvent, nos maîtres, en cela que nous ne les choisissons pas toujours et qu’ils peuvent durablement influencer le cours de nos existences respectives, ils n’en sont pas moins autant de passages et de visitations du divin dans notre quotidien.

    Dès lors, comme nous y invite St Paul, apprenons à rendre grâce à Dieu en toute circonstance, et, comme le recommandait si justement Chiara Lubich, fondatrice du Mouvement des Focolari, dans l’une de ses méditations, à être en capacité de faire « qu’aucune de nos rencontres ne soit vaine ! »

    Bonne et Sainte Année 2018 !

    Bernard Geoffroy

     

  • Vœux 2017 : une communion colibris...!!

    Conte du colibri

    2017-01-01-Colibri.jpgCela se passe dans la forêt amazonienne. Dans cette forêt, l’on voit des arbres à perte de vue, mais en regardant un peu mieux, on aperçoit un arbre plus grand et plus haut que tous les autres.

    Cet arbre, il a des branches qui disent : « Venez à moi, peuple des oiseaux ! Venez à moi, je vous accueille ».

    Et tout ce petit monde piaille, joue, discute … vie en harmonie.

    Mais un jour, arrive un grand malheur, l’arbre prend feu, les oiseaux impuissants s’élèvent dans le ciel contemplant leur arbre partir en fumée.

    À travers la fumée, ils distinguent un petit oiseau qui va à la rivière prendre une goutte d’eau dans son bec et la déposer sur l’arbre. Il retourne à la rivière prendre une goutte d’eau dans son bec et la jette sur l’arbre et retourne encore à la rivière inlassablement, prend une goutte d’eau dans son bec et la dépose sur l’arbre.

    Et ce petit oiseau, c’est colibri. Vous savez, ce petit oiseau multicolore avec un long bec pour sucer le nectar des fleurs.

    « Mais colibri, que fais-tu ? Viens ! Cela ne sert à rien, viens rejoins-nous ! »

    « Je fais ma part, je fais ma part, je fais ma part de travail pour éteindre le feu ! »

    « Et vous aussi, vous aussi venez faire votre part, faire votre part ! Votre part de travail pour éteindre le feu. »

    Les oiseaux se regardent, perplexes. Et dans un même élan, ils s’élancent vers la rivière, prennent une goutte d’eau dans leur bec et la déposent sur l’arbre, puis retournent à la rivière prendre une goutte d’eau dans leur bec et la jettent sur l’arbre et retourne encore à la rivière, inlassablement prennent une goutte d’eau dans leur bec et la déposent sur l’arbre.

    Et ces millions de gouttes d’eau forment une pluie si fine et si dense que le feu finit par s’éteindre.

    Depuis ce jour, l’arbre reverdi, l’harmonie est revenue en son sein et chacun a gardé en mémoire qu’il doit faire sa part.

    Conté par Claire Dumesnil (Tarn).



    2017-01-01-Jean-Michel.jpgLe feu de la haine, de la violence, de la guerre...
    Le feu des jugements sans appel, du mépris...
    Le feu des paroles dures, des paroles de condamnation...
    Le feu du non-respect des personnes de « notre peuple homosensibles, transgenres » sur le continent africain, dans les ex-pays de l'Europe de l'Est...
    Le feu des chemins sans horizon de tant de femmes, d'hommes, de jeunes, d'enfants jetés sur les routes...
    Le feu de la traite des humains, des enfants...

    Et notre petite Communion Béthanie?
    Frère Roger de Taizé a beau nous redire depuis le balcon du Ciel : « Rien n'est plus responsable que de prier »
    Que faisons-nous ? Que pouvons-nous faire ?

    « Je fais ma part, je fais ma part de travail pour éteindre le feu »
    Une Communion colibris, envoyée les mains vides, le cœur ouvert à la vulnérabilité de la rencontre.
    Une Communion qui accueille, chaque jour davantage la fragilité, la petitesse de notre Dieu.
    Sans doute, faut-il se détacher de cette idée de la toute-puissance malsaine de Dieu.
    Sans doute faut-il prier avec Maître Eckhart : « Seigneur-Jésus, débarrasse-moi de Dieu » Autrement-dit, débarrasse-moi des fausses images de Dieu, des caricatures de Dieu.
    Découvrir en Jésus le Christ, un Dieu pleinement solidaire de l'histoire humaine, jeté sur les chemins ardus de l'humanité.
    « Jésus-Christ nous a délivré de Dieu » disait Maurice Zundel.
    Jésus le Christ nous donne à contempler un Dieu colibris.
    Un colibri qui, par sa croix, a éteint le feu de la haine, un colibri qui, au matin de Pâques, a répandu le doux feu de l'Amour qui ne meurt jamais.

    Il nous murmure : « Je fais ma part... Et toi ? »

    Appel et engagement de notre Communion Béthanie, de ses ami(es) au seuil de cette année nouvelle 2017.
    Appel à vivre la charité en actes et en vérité.
    « L'évangile est pétri de ce soin du minuscule, car le minuscule n'est jamais dérisoire » sœur Véronique Margron op.
    Un jeune ami musulman me disait ces jours derniers : « La charité c'est le regard de Dieu vers les hommes au travers du regard des hommes »

    À vous petits colibris !, paisible année 2017, car comme l'écrit le poète : « On peut écraser une fleur, on ne peut empêcher le printemps de refleurir »

    Jean-Michel+, frère prieur de la Communion Béthanie.

  • Vœux 2016 : J'aime les personnes transgenres

    2016-01-01-Transgenre.jpgAu risque de vous surprendre, j'aimerais, au seuil de cette année nouvelle, vous exprimer mon amour pour les personnes transgenres.

    Je les aime ou plutôt, j'essaye de les aimer.

    Elles sont la pupille de l'œil de notre Communion Béthanie.
    Sans elles, vivant avec nous, nous ne voyons plus !
    Elles déplacent et affinent notre regard.
    Nous ne défendons pas une soi-disant idéologie, nous cheminons modestement avec des personnes bien réelles.

    Route escarpée et très exigeante pour notre fraternité.
    Apprendre à aimer, jusque dans nos différences.
    C'est si beau à dire, à lire, si difficile à vivre dans l'humble quotidien.
    Si souvent, nous haïssons celui qui, tel un miroir, nous révèle nos traits.

    Aimer ce n'est pas d'abord faire quelque chose pour quelqu'un.
    Aimer c'est révéler à l'autre qu'il a une valeur.
    Aimer c'est révéler à l'autre sa beauté.
    Aimer c'est révéler à une personne qu'elle a des qualités qui peuvent fleurir.
    Aimer c'est faire confiance à quelqu'un.
    Aimer c'est un regard, un silence, une délicatesse, une pudeur, une discrétion,...

    Les personnes transgenres au milieu de nous, nous apprennent un fondamental de la relation humaine : savoir se taire, quitter notre carte de croyances...
    "On doit parler seulement lorsque nos mots valent mieux que le silence"

    Année Sainte de la Miséricorde : et si notre chemin était de nous mettre à l'école de nos sœurs, frères, ami(es) transgenres pour découvrir une perle d'Évangile : Jésus ami sans frontières?

    Je suis très heureux, de citer maintenant Sœur Magdalena Franciscus, supérieure de la province Europe des Sœurs de Notre-Dame de Charité du Bon Pasteur. Une très belle personne!
    « Reste pourtant à nous demander, comment nous écoutons les cris actuels de notre monde? Quel appel à la conversion entendons-nous pour être vraiment ce visage de Miséricorde et de Tendresse et pour oser lutter contre tout ce qui bafoue la dignité de la personne et bafoue le Christ en elle ! »

    Sainte année 2016.

    Jean-Michel+, frère prieur de la Communion Béthanie