Des vies qui ne servent à rien !? - Message fraternel de notre prieur du 14 juillet 2019
Des vies qui ne servent à rien...!?
Pour la qualité, pour la délicatesse de votre accueil, merci chère Sœur Annunciata, merci chères Sœurs Clarisses.
Une moniale, un moine, une ou un ermite, ça ne sert à rien !?
Un chemin qui n'est pas performant, un chemin qui n'est pas rentable, à quoi cela peut-il bien servir dans le monde qui est le nôtre ?
Une fois de plus, lors de cette retraite spirituelle personnelle, je viens d'être ramené à l'essentiel :
· une vie de prière et donc une vie de foi. « Ni écran de fumée, ni superstition de bazar, mais l'invincible Espérance chevillée au corps » comme l'écrivait le bienheureux moine, Christian de Chergé.
· une vie de travail, une vie sobre et donc une vie réaliste, attentive à l'instant présent, attentive aux plus petits détails.
· une vie fraternelle et donc une vie exigeante. Loin de tout sentimentalisme hors-sol, il s'agit d'apprendre à aimer l'autre, d'apprendre à durer dans l'amour.
· une vie, non pas loin du monde, mais à côté du monde pour mieux écouter ses joies, ses espoirs, sa souffrance, ses cris...
Depuis sa fondation, j'ai souhaité, pour notre Communion Béthanie, un monachisme de cœur, vécu en plein monde.
Pourquoi ?
Pour que notre Communion Béthanie ne serve à rien !!!
Je lui souhaite de devenir un espace où toutes personnes, particulièrement les personnes transgenres et homosensibles puissent expérimenter la gratuité.
C'est tout !?
Oui, c'est tout car le reste appartient à Jésus le Christ.
S’Il souhaite faire de cette gratuité un lieu de rencontre avec Lui, un lieu de fécondité, c'est son affaire... !
Donc c'est tout !
Dans quelques jours, notre Communion Béthanie vivra sa retraite d’été à Strasbourg.
Merci de prier avec nous et pour nous.
C’est vraiment tout !!!
Jean-Michel+, votre frère en Communion Béthanie
Pour clore ce message, je vous « offre » un visage amical, fraternel et chaste : celui de Frère Aloïs, prieur de la communauté œcuménique de Taizé.
« C'est le non-dit qui marque le corps » : cette parole très juste, très pertinente de Françoise Dolto peut s'appliquer aujourd'hui au corps de l'Eglise.
Un jour, dans une salle d'attente, j'ai lu ceci : « Celui qui croit à la force de l'eau douce devient un danger pour toutes les pierres ».
Je désire, sans être dans le déni, retrouver un peu d'air pur, boire à la source vive.
Dans l'Église de ce temps, je m'engage à faire de mon mieux...
Il m'arrive parfois la tentation de vouloir fuir dans un ermitage…!
Dom Marcellin, moine chartreux, mon ami, mon frère, mon père est parti aujourd'hui sur son chemin d'éternité.
Au seuil de cette année nouvelle 2019, au risque de grandement vous surprendre, je souhaite, après avoir vécu une expérience singulière, vous partager une question qui me traverse de part en part.