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5 mars 2019, début du Carême

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Sœurs, frères, ami-es,

Nous voici au seuil de ce Carême 2019.

40 jours pour écouter notre intérieur...
40 jours pour offrir une juste place à l'autre, l'autre qui me déplace toujours...
40 jours pour redécouvrir l'émerveillement et l'étonnement devant la nature, du minuscule à l'infiniment grand...
40 jours pour redécouvrir la joie libératrice de l'ascèse...

Libre, je veux être libre pour goûter la liberté de Pâques!

Nos sœurs religieuses, dominicaines de Béthanie, nous accompagneront cette année.
Au fil des dimanches de ce temps, elles nous donneront d'entrer plus avant dans le charisme du bienheureux Père Lataste.
Gratitude vers elles et action de grâce!

Il y a quelques semaines, j'ai été touché par la violence multiforme :
vol de mon portefeuille dans le métro à Paris, assassinat d’Alain, un de mes cousins, décès de Myriam, une ancienne élève, dans l'incendie criminel de la rue Erlangert (Paris 16ième).

Alors que je partageais ce drame familial à mes proches, une amie de notre Communion Béthanie m'a écrit.
Je me permets, avec son accord, de vous partager ces mots de Valérie.
Je vous les offre pour la route de ce Carême 2019.
Qu'ils vous portent comme ils me portent...!

« La colère, laisse-là monter, laisse-là s'exprimer, ne la fait pas taire
Hurle-là au ciel et le vent l'emportera.
Hurle-là dans la forêt et les arbres l'emmèneront sous la terre.
Écris-là sur des feuilles de papier et mets-y le feu ; les flammes la consumeront.
Hurle-là sous la douche et l'eau t'en lavera.
Alors, la place sera faite pour la compassion, pour le pardon.

Si ces mots ne sont pas pour toi, peut-être sont-ils pour l'un de tes proches, durement touché par ce deuil.

Devant la violence d'un tel geste, devant la violence de voir une vie ainsi arrachée sans qu'on puisse y mettre le moindre sens, comment ne pas perdre la boussole ?
Tourbillon de violence
Tourbillon de colère
Tourbillon d'incompréhension.
Puisse cette tempête te laisser désarmé, comme le doux agneau.
Le cœur nu se laisse mieux caresser et réchauffer qu'un cœur sous armure et bouclier.

Puisse la tendresse du Père vous prendre tous dans ses bras. »

Avec Valérie, je nous souhaite un Carême fécond.
Avec cet extrait d'une hymne de Didier Rimaud, je vous quitte sans vous quitter...!
« ...ton printemps s'est réveillé dans mes sarments à bout de sève, pour que je sois cet étranger brûlant de Pâques. »

Jean-Michel+, frère prieur de la Communion Béthanie

 

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