Retraite de notre Communion Béthanie à la Roche d’Or, du mercredi 5 au dimanche 9 juillet 2017.
Notre Communion Béthanie a vécu sa retraite d’été près de Besançon, accueillie par la communauté de la Roche d’Or qui nous a accompagnés durant ces 4 jours.
Nous étions 50 frères, sœurs et ami(e)s. Certain(e)s arrivant pour la première fois, d’autres retrouvant les frères, sœurs et amis connus. Les absents envoyant un message fraternel de proximité spirituelle.
La beauté du lieu et de la maison est reflet de l’accueil fraternel dont chacun(e) a pu apprécier la délicatesse et la discrétion. Le mot prononcé par le Père Roger, à notre arrivée, en dit long : « Bonheur de vous » … Il restera gravé dans nos cœurs!
Au début de cette retraite, nous étions invités par Jean-Michel, notre Prieur, à nous ouvrir aux « surprises de l’Esprit Saint » et à « élargir notre tente » ! Avec les chants de la communauté, nous n’avions qu’à nous laisser entraîner : « Viens boire à la source, laisse-la t’irriguer… C’est une eau jaillissante qui apaise la soif»…
Une retraite, à l’écoute de la Parole.
Frère Grégoire (OP) nous a reconduits sur le chemin de la "lectio divina" - la Parole de Dieu méditée et contemplée. En évoquant des « surprises de l’Esprit » dans le Nouveau Testament, il nous a redit que la vie chrétienne est un combat dont l’un des enjeux est de retrouver, à travers les ruptures et les changements, la ligne de fond voulue par l’Esprit : là se trouve le chemin vers l’unité profonde. La conversion de Paul en est un exemple frappant : pour ce juif ardent, sa conversion n’est pas un reniement, mais un élargissement. Quelle surprise ! Parce qu’il est fils de Dieu, il peut assumer tout ce qu’il est, d’où il vient et où il est conduit … « Élargir sa tente »…
Avec Manuel, nous avons redécouvert les conditions d’une relation spirituelle authentique. Pour être pleinement spirituelle, elle doit être pleinement humaine. C’est-à-dire conforme à notre être profond : chacun(e) est Maison de Dieu. Seul l’accord avec notre être profond permet de respecter l’autre et de l’accueillir tel qu’il est et pour lui-même. C’est une question de vérité qui établit la chasteté de la relation, quelle qu’elle soit. Parce que nous sommes à l’image du Père-Don total, du Fils-Accueil absolu, de l’Esprit-lien d’Amour. Cet idéal se vit dans nos limites mais avec le dynamisme du don qui permet de grandir vers la joie et la surprise de la rencontre. « Élargir sa tente »…
Françoise, modératrice de la communauté, nous a entraînés avec fougue à la rencontre des femmes dans l’Évangile : la femme courbée, la cananéenne, la femme adultère, la veuve de Naïm, Marie de Béthanie… Chacune est quelque chose de l’humanité blessée, rejointe par le Seigneur, respectée, aimée infiniment. Et Jésus se sert de ces rencontres inattendues pour nous surprendre… « Élargir sa tente »…
Une retraite, dans la prière.
Une retraite est un temps privilégié de prière personnelle et commune. Les veillées ont été des moments forts : le signe de l’eau, où chacun(e) a pu plonger sa vie dans le Cœur du Christ, source de Vie … Le geste de l’onction qui nous rejoint(e)s dans notre grâce de Béthanie… La célébration de l’Eucharistie, durant laquelle la parole de Roger rapproche tant de Jésus tel qu’il est : « doux et humble de cœur ».
Une retraite, vécue ensemble.
Notre pèlerinage auprès du Bienheureux Père Lataste, fondateur au XIXème siècle des sœurs dominicaines de Béthanie, nous a plongés aussi dans la grâce de notre Communion et les surprises de l’Esprit. Mgr Daucourt nous raconte l’aventure de ce prédicateur qui, auprès des femmes de la prison de Cadillac, a été inspiré de fonder une communauté contemplative féminine dont la discrétion serait l’ornement : elles vivent ensemble le présent sans parler de leur passé, quel qu’il fût ! Car, dit le Père Lataste : « Pour se donner à nous, Dieu ne regarde pas ce que nous avons été mais ce que nous sommes … Dans son Ciel, Dieu ne vous demandera pas si vous êtes demeurées toujours fidèles, il vous demandera si vous l’aimez beaucoup »…
Une retraite, pour suivre le Christ.
Nous sommes appelés à la sainteté, à la suite du Christ ! La Communion Béthanie existe pour permettre et manifester le sérieux de l’engagement chrétien des personnes homosensibles et transgenres. Ensemble. Fraternellement. Car on n’est saint qu’avec ses frères et sœurs.
Nous avons ainsi vécu l’accueil en la Communion Béthanie de M. ; l’entrée dans le temps de Nazareth de A. et N. chez les sœurs de Béthanie : tout un symbole ! Le vœu de charité de notre sœur E. avec l’émouvant geste du lavement des pieds… et le moment festif qui a suivi !
Il est impossible d’exprimer tout ce qui s’est vécu pendant cette retraite. L’essentiel est invisible pour les yeux, et reste un secret de Dieu, une « surprise de l’Esprit » qui peut arriver après coup !… Le dimanche, après la célébration eucharistique, c’était déjà le départ…
Le Père Florin Callerand, l’un des trois fondateurs de la communauté, qui repose à « la clairière » (quel beau mot pour dire « le cimetière » !) nous laisse son testament : « L'avenir s'ouvre beau... Continuez, continuez, tout est en avant»!
Sylvain, ami de la Communion Béthanie.