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Témoignages - Page 2

  • Un témoignage bouleversant des frères après le séisme en Haïti

    Nous reproduisons le témoignage des frères dominicains suite au séisme à Haïti. En union de prières intense et fraternelle.

    Les frères dominicains français de la Province de Toulouse sont présents en Haïti depuis près de 50 ans. Par la grâce de Dieu aucun n'a été blessé à Port-au-Prince lors du récent tremblement de terre. Ils ont en revanche besoin de votre prière.

    haiti.jpg
    Bonjour,
    (mercredi 14 janvier - 11h25 du matin)

    L’hôpital général au centre ville de Port-au-Prince est comble. Les malades sont dans la rue. Il est difficile de trouver une morgue pour enterrer les morts qui sentent depuis hier soir. Mgr. Miot, archevêque de Port-au-Prince, est mort.

    Des Facultés, des écoles, des églises se sont effondrées. Il ya des morts et des personnes sous les décombres mais il n’y a pas le matériel nécessaire pour enlever le béton et les toitures. Tout à l’heure j’ai pu circuler en ville pour déposer le cadavre d’une élève morte hier soir. Il faut orter les cadavres à pied car certaines rues sont bloquées.

    Les frères vont bien et ils s’occupent de leurs familles. Notre logement chez les sœurs est resté intact alors que le noviciat des sœurs de Cluny s’est effondré en partie. Nous avons passé la nuit dehors à prier. Heureusement le peuple haïtien a la foi. Les gens se sont rassemblés pour prier et chanter au milieu de cris et des gémissements.

    Merci pour vos gestes d‘amitié et pour votre prière.
    Nous allons bien grâce à Dieu.

    Fr. Manuel op

     

    Pour en savoir +, lire ici le site de la Province des dominicains de Toulouse


  • L'Amour crucifié : négationnisme et levée d'excommunication

    Sœurs et frères, nous publions ce jour la réaction de Mgr Jean-Michel di FALCO LEANDRI, évêque de Gap et d'Embrun, tant nous nous retrouvons pleinement dans la parole de ce cœur de pasteur.

    Jean-Michel,
    frère prieur de la Communion Béthanie.

    _______________________________

    L'AMOUR CRUCIFIÉ

    Mgr di Falco.jpgL’annonce de la fin d’un schisme devrait nous réjouir mais l’écho de nouveaux coups de marteaux sur les clous qui transpercent les mains du juif Jésus ont à nouveau retenti et sont venus briser notre espérance.
    Mgr Williamson, de la Fraternité Saint Pie X, l’un des évêques pour lesquels le Pape Benoît XVI a levé l’excommunication, nie l’existence des chambres à gaz et remet en cause le nombre de juifs morts en camp d’extermination.
    En entendant ces propos je me suis demandé ce qu’aurait éprouvé le Cardinal Jean-Marie Lustiger. Sa mère, femme juive, à qui il devait lui-même d’être juif, est morte à Auswitch après avoir été dénoncée par un Français sans doute de la même famille de pensée que Mgr Williamson.
    En septembre dernier, lors du voyage du Pape Benoît XVI à Lourdes, j’ai été interviewé par un journaliste de Radio France. Parmi ses questions, une sur la messe en latin. J’ai toujours accordé les autorisations qui m’étaient demandées dans mon diocèse, lui dis-je, et je fais le nécessaire pour mettre en application le Motu proprio. Mais le Motu proprio dérange certains de vos confrères, me dit-il alors. J’ai répondu que ce n’était pas la messe en latin qui troublait plusieurs d’entre nous, les évêques, mais l’usage idéologique que l’on en faisait dans certains cas. Et j’ajoutai que la messe ne pouvait être instrumentalisée comme l’étendard d’une idéologie, souvent d’extrême droite, et dont le discours raciste, antisémite et xénophobe est en contradiction avec l’Évangile. La messe n’a pas sa place dans un meeting politique comme ce fut le cas dans le passé.
    Je ne sais ce que le journaliste a gardé de cette interview et ce qui a été diffusé ensuite sur l’ensemble des antennes de Radio France. Je connais en revanche la violence des insultes qui ont circulé sur internet à mon propos ou celles que j’ai reçues par mail et par la poste. Je ne parlerai pas des lettres de menaces. Tout cela bien sûr au nom de Jésus-Christ et de la fidélité à son Église.
    Merci donc à Mgr Williamson d’avoir par ses propos illustré de manière on ne peut plus explicite ce que je disais alors !

    Mgr Williamson est un évêque membre de la fraternité Saint Pie X. « Fraternité », vous avez bien entendu : « fraternité ». En niant le calvaire et la souffrance de ses frères juifs, Mgr Williamson a sans doute voulu leur donner une preuve de sa pseudo-fraternité ! Le paravent de la « Fraternité » cache parfois des nœuds de vipères. « Ils ont un venin pareil au venin d’un serpent, d’un aspic qui ferme son oreille » (Psaume 58)
    « Le loup habitera avec l’agneau, et la panthère se couchera avec le chevreau ; le veau, le lionceau, et le bétail qu’on engraisse, seront ensemble, et un petit enfant les conduira. La vache et l’ourse auront un même pâturage, leurs petits un même gîte ; et le lion, comme le bœuf, mangera de la paille. Le nourrisson s’ébattra sur l’antre de la vipère » (Isaïe 11, 6-8).

    Le pape Benoît XVI, avec la foi inébranlable qui est la sienne et dans sa grande bonté, a peut-être médité ces paroles du prophète Isaïe avant de tendre la main. Le faisant, il plonge courageusement sa main faite pour bénir dans un nœud de vipères. Puisse-t-il, fort de l’Esprit Saint qui l’assiste, tel Moïse devant pharaon pour libérer son peuple, faire que les serpents se changent en bâtons de pasteurs. Le Pape avance fort de cette parole du Christ : « Je vous ai donné le pouvoir de marcher sur les serpents et les scorpions… Rien ne pourra vous nuire » (Luc 10, 19)
    L’Eglise n’est pas une assemblée de parfaits mais une assemblée de pécheurs appelés à la sainteté. Si je pousse ici ce cri de honte et de colère, c’est en pensant à celles et ceux que la souffrance de se sentir exclus consume. Celles et ceux qui n’ont pas été excommuniés mais qui vivent leur marginalisation de fait comme s’ils l’avaient été. Celles et ceux qui, les bras tendus vers l’Eglise leur mère, attendent les mots d’Amour qui leur diront qu’ils en sont toujours les filles et fils bien-aimés.

    J’ai été le témoin privilégié de la souffrance du cardinal Decourtray, alors archevêque de Lyon et président de la Conférence des évêques de France, lorsqu’il recevait des dizaines de lettres dans lesquelles se trouvaient des crachats et d’autres matières nauséabondes pour avoir tendu la main à nos frères juifs. J’ai vu le visage blême du cardinal Lustiger interrompu pendant une homélie par un hurlement bestial :
    « Sale Juif ».
    Après cette chronique, des tombereaux d’immondices ne tarderont pas à être déversés sur moi. Merci, ils feront la démonstration que mes propos ne sont pas dans l’erreur. De plus, les cris d’orfraie de ceux qui se seront reconnus ne parviendront pas à couvrir la sourde clameur de milliers d’enfants juifs torturés et assassinés dans les camps de la mort.

    Enfin je sais, je sais, inutile de m’en faire la remarque. Je sais que des centaines d’hommes et de femmes familiers de la messe en latin ne se reconnaissent pas dans les propos de Mgr Williamson ni dans l’attitude gonflée d’orgueil et d’arrogance de certains responsables. Ceux-là, qu’ils soient accueillis les bras ouverts, l’Église vivifiée par l’Esprit du Concile Vatican II est leur maison comme elle est la nôtre.
    Quant à ceux qui trouveront mes propos véhéments qu’ils s’interrogent, jugent-ils ces paroles du Christ véhémentes : « Races de vipères, comment pourriez vous dire de bonnes choses, méchants comme vous l’êtes ? Car c’est de l’abondance du cœur que la bouche parle ». (Matthieu 12/34)

    A Gap, le 30 janvier 2009.

    + Jean-Michel di FALCO LEANDRI,
    évêque de Gap et d’Embrun.

    Pour en savoir +, pour écouter sa réaction sur RCF,
    site du diocèse de Gap et d'Embrun ici

  • Spriritualité à la Gaie des Anges

    Lundi 26 mai
    Soirée spiritualité organisée par nos sœurs et frères de David & Jonathan Nice
    dans le cadre de la Gaie des Anges organisé par le CADOS


    La Communion Béthanie assure de sa prière fidèle les organisateurs et participants niçois de ce temps spirituel dont voici un aperçu.

    e782e5c7828e08dcfc1192f8a80198c5.jpgUn simple temps de silence.
    Un moment pour se retrouver avec soi-même. Prendre le temps de revoir sa journée, sa semaine ou sa vie. Quelques minutes de calme et de sérénité.

    En toute simplicité David et Jonathan vous propose de venir vivre un temps spirituel, pour comprendre que le spirituel n’est pas que religieux. Il peut être bien d’autres choses.
    Sur des musiques du monde et des textes de tous les horizons, prenez le temps du silence et de l’évasion de l’esprit vers les mondes qui ne sont qu’à vous.

    Une rencontre avec celui ou celle que l’on a oublié : soi-même. Un moment loin du bruit et des obligations de nos vies. Sans téléphone, sans mail, sans matraquage publicitaire, simplement en intimité avec soi.
    Pour que chacun vive ou découvre sa dimension spirituelle.

    18h, Entrée libre. Espace des associations,
    45, Promenade du Paillon, Nice.

    David & Jonathan Nice

  • Epreuve du deuil - écoute et parole juste

    par Christian, ami de la Communion Béthanie

    Je souhaite vous faire partager ce que le Seigneur m'a donné à vivre en ce jour.
    J'ai reçu une mère qui a perdu son enfant six semaines après son accouchement. Le prêtre qui l'a reçue lui a dit que le Seigneur l'éprouvait parce qu'elle est aimée de Dieu. Elle ne la pas reçu comme une parole consolatrice et c'est plutôt offusquée de ces propos (je suis soft !).

    Pour ma part, je n'ai rien su lui dire sinon que de l'écouter. Je me suis rendu chez les bénédictins du monastère Sainte-Marie-de-la-Garde. J'y est trouvé une lettre mise à disposition des visiteurs qui rend un témoignage à un des frères qui s'est noyé accidentellement récemment. Le père abbé y a écrit : « La mort de notre frère Férréol n'est donc pas un malheur absolu car si la douleur de son absence est bien là, elle avive néanmoins notre foi et notre Espérance ».

    C'est le message que j'aurais aimé donné à cette mère. En donnant témoignage par ce mail, je souhaite qu'en chacun ou chacune, lorsque la souffrance est là, qu'elle « avive l'espérance» et laisse éclore une lumière dans l'obscurité, la détresse.

  • Notre frère Geoffrey au Katimavic - 2

    Suite à la mise en ligne de mon témoignage (Notre frère Geoffrey au Katimavic - 1), on m’a interpelé plusieurs fois, en me disant : « Tu as dû te taire, d’accord. Mais est-il toujours besoin de parler de son homosexualité ? » Je tiens donc à préciser le contexte. Il ne s’agit pas, effectivement, de proclamer son homosexualité ! Il s’agit simplement de pouvoir parler de soi, comme le fait chacun. Dans les petits groupes d’échange formés durant le week-end, tous ont pu dire leurs vies, leurs amours, s’ils étaient célibataires ou mariés, ayant des enfants ou non. Pour ma part, je n’avais le choix qu’entre me taire ou mentir. Et donc, une fois encore, m’amputer de toute ma dimension affective, et renoncer à pouvoir ouvrir mon cœur de manière spontanée et authentique. Et surtout, renoncer à une belle occasion de pouvoir partager avec d’autres la forme de différence que j’ai à porter au quotidien. Or un tel partage est précisément le thème central d’un Katimavic : s’accueillir dans nos différences, qui font nos richesses.

    Votre frère Geoffrey
    de la Communion Béthanie.

  • Notre frère Geoffrey au Katimavic - 1

    J’ai participé à un Katimavic, soit « rencontre » en Esquimau. Ce sont des week-ends types, en lien avec les communautés de l’Arche et Jean Vanier, permettant la rencontre entre des jeunes ; une partie d’entre eux étant atteints de handicap mental. Dès la minute de mon arrivée au Katimavic, je me suis senti projeté dans un autre monde. Celui de l’Evangile. Celui des petits, des pauvres, de l’enfance du cœur. Là où les masquent tombent, comme ça, spontanément ; les conventions sociales volent en éclat : tous, handicapés ou non, devenons de simples frères et sœurs, des pauvres. J’ai d’ailleurs eu la chance de me voir proposé d’être en binôme ; j’ai accepté : ainsi ai-je passé tout le week-end à accompagner un jeune non-voyant. C’était une belle expérience d’échange et de découverte inédite de l’autre. Par ailleurs, cela m’a permis de ne pas être isolé au milieu de tous ces inconnus mais d’avoir un rôle et d’être plongé au cœur de la retraite et du groupe, de me sentir utile et intégré.

    Lorsque Jean Vanier est arrivé, j’ai pensé à la scène des Rameaux, l’entrée messianique de Jésus à Jérusalem. Mais attention, ne vous y trompez pas : n’y voyez que simplicité et cris spontanés émanant du cœur des pauvres : « Jean Vanier ! Jean Vanier ! » Aucune gloriole du côté de l’intéressé, aucune idolâtrie du côté de « son » peuple de petits et de faibles – que de l’amour et du respect mutuel. Cet homme est de toute façon trop simple pour pouvoir être idolâtré.
    Lors de sa première allocution, il a quasiment commencé par ces paroles : « Si tu veux connaître l’être humain et les sociétés humaines, écoute les gens qui ont été rejetés. » En tant que gay dans l’Eglise catholique, ces paroles ont bien sûr résonné en moi. Puis je découvrais émerveillé, au fil du week-end, à quel point son discours est en résonance directe avec le propos de la Communion Béthanie. Enraciné dans cette notion d’accueil inconditionnel les uns par les autres, au cœur de nos pauvretés, de nos vulnérabilités. Un chant a scandé tout le Katimavic, qui disait, à partir de 1Co1, 27-28 :
    « Ce qu’il y a de fous dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi
    ce qu’il y a de faible dans le monde, voilà ce que Dieu a choisi. »

    Pour le fondateur des communautés de l’Arche, la racine de nos douleurs, et des carapaces que nous nous sommes construites pour nous en protéger, se situe dans la peur de l’humiliation, du rejet. L’antidote en est l’amour évangélique, qui aime la personne en profondeur, au-delà de ses désirs, des ses compulsions, maladies, handicaps…Et force est de constater que l’expérience du Katimavic m’a spontanément plongé au cœur de ces propos – j’ai pu en faire l’expérience, par la grâce des frères et sœurs et par la grâce du Seigneur agissant en nos cœurs. J’ai été profondément touché lorsque, parlant de la Samaritaine, Jean a dit : « Je ne vois pas la Samaritaine comme une femme de mauvaise vie, mais comme une souffrante… Elle a eu cinq histoires d’amour brisées…vous savez ce que ça fait, combien c’est douloureux ? » Les larmes me sont montées car le Seigneur s’est servi de ces mots pour me montrer combien il me comprenait et m’aimait, non de manière « universelle » (concept à la mode !), mais de manière toute personnelle, infiniment délicate et prévenante. Oui, nous sommes aimés pour nous-mêmes, chacun, chacune d’entre nous, là est la Bonne Nouvelle ! D’ailleurs j’ai eu la grâce de réaliser, durant ce Katimavic, que regarder comme Jésus nous regarde, c’est cela : c’est voir le cœur, la beauté intérieure, au-delà des apparences – et nous le disons dans notre prière, à la Communion Béthanie : « Tout être est beau, puisqu’il vient du désir de Dieu ». Je dis cela non de manière anodine, mais avec toute l’importance qu’un disciple de Jésus peut accorder à l’éducation de son regard, qui trop souvent est mécaniquement attiré par ce qui peut être source de plaisir en l’autre, faisant de cet autre un simple objet de convoitise… bien loin de la chasteté du cœur.
    medium_Logo_Communion_Béthanie_mail.jpgJean Vanier m’a fait la grâce de m’accueillir quelques minutes en privé : j’ai pu lui demander s’il acceptait de prier pour la Communion Béthanie. Il y a fait un accueil simple et charitable. Et a terminé en disant que sûrement le Seigneur nous donnait de vivre notre différence sexuelle pour apprendre, dans l’humilité et la pauvreté, combien nous sommes aimés de Lui… Juste après avoir confié la Communion Béthanie à sa prière, il débutait une soirée consacrée au lavement des pieds : or c’est le symbole central de la Communion Béthanie. Comment ne pas y voir un signe de l’accueil bienveillant du Ciel envers nous ?

    J’offre au Seigneur la douleur que j’ai cependant vécu à devoir me taire… et oui, malgré toute l’authenticité à laquelle chacun était appelé, il m’a semblé évident que parler de moi et de toute ma dimension affective ne serait pas passé facilement… J’ai pu cependant me confier à une femme qui m’a fait un excellent accueil, ainsi le Seigneur m’a montré que déjà il nous réconfortait, au milieu de « ces persécutions pour sa justice ».


    Votre frère Geoffrey
    de la Communion Béthanie.