Notre prochaine retraite d'été : Nazareth : prière et travail
Dans un peu plus d'un mois notre Communion Béthanie vivra sa retraite d'été. Joie de plonger dans le silence et la fraternité.
Dès à présent, un grand merci à nos sœurs pour leur accueil fraternel et leur vrai partage.
Merci de prier avec nous et pour nous.
Nous méditerons ensemble sur le thème : Nazareth : prière et travail.
* Comment dans notre vie quotidienne vivre notre dimension contemplative?
* Comment vivre notre travail sous le Regard de Dieu?
Après ces mois douloureux, nous serons heureux de goûter dans un même lieu, notre amitié priante.
Les sœurs et frères de notre Communion Béthanie ont écoutés de nombreuses confidences ces derniers mois.
Nous déposerons tous ces visages blessés par l’Église auprès du Seigneur de toute tendresse.
Je me permets de vous livrer quelques lignes de l'opinion de Monique Hebrard, dans laquelle je me reconnais pleinement.
Cette opinion parue dans le journal La Croix, sous le titre :
L’Église a loupé une marche.
« Nous voici aujourd'hui devant une France divisée entre "pro" et "anti" "mariage pour tous" A cette différence près que si les catholiques "anti" se sont affichés et ont été abondamment encouragés par les évêques, beaucoup d'autres se sont tus pour ne pas envenimer les choses et ne pas s'opposer de front à leur curé, mais se sont sentis pris en otages par l'attitude d'une Église dans laquelle ils se sentaient mal à l'aise.
Beaucoup de personnes homosexuelles chrétiennes sortent de cet épisode profondément blessées ou en état de rupture (certaines demandant l'annulation de leur baptême)...
Ils se sont sentis stigmatisés, rejetés. J'en connais plusieurs qui n'ont pas pu continuer à aller à la messe, tant chaque annonce appuyée de la prochaine manif les blessait.
Mon propos n'est pas de défendre une position "anti" ou "pro" mariage pour tous.
Là n'est pas la question. Mais je fais partie de ces catholiques profondément attristés par ces neuf mois que nous venons de vivre depuis le 15 août 2012. Je venais juste de terminer un livre qui m'avait plongé dans l'infinie tendresse de Jésus et je mesurais plus que jamais la distance qu'il y a souvent entre les propos officiels de l’Église et l'esprit de l'Evangile. Je ne mets pas en cause l'écoute aimante de certains pasteurs, elle existe; je parle de ce que "les gens" ont vu et entendu. Malheureusement, ils ont retenu que l’Église était "contre les homos"...
Qu'auraient attendu de l’Église tous ces catholiques qui sont rentrés dans leur douloureuse et silencieuse coquille ?
Qu'elle ouvre toutes grandes ses portes à l'écoute des homosexuels et aux dialogues internes, à une réflexion approfondie sur la façon dont ces évolutions anthropologiques pourraient être évangélisées. Qu'elle donne publiquement un souffle d'espérance au lieu d'afficher ces menaces pessimistes, car l'Apocalypse biblique n'est pas le catastrophisme; c'est l'annonce d'un Royaume de justice, de bonheur et d'Amour. »
Depuis août 2012, je n'ai eu de cesse d'inscrire notre Communion Béthanie dans sa vocation priante, silencieuse, à l'écoute de toutes et tous.
Chaque jour vers midi nous avons priés : « Jésus, en ta personne, tu as tué la haine ».
Nous poursuivrons notre chemin de paix et de non violence, avec nos ami-es d'autres groupes chrétiens ou d'autres traditions religieuses.
Mais maintenant, j'appelle l’Église a un minimum de cohérence.
Manifester contre l'homophobie et le respect des personnes homosexuelles, c'est bien !
Nous attendons avec vigilance les actes concrets.
Car nos paroles sont vraies lorsque ce sont nos actes qui parlent.
J'ai débuté mon service prieural, il y a quelques années, par ces paroles : « Dieu dit du bien de nous ! »
Les personnes transgenres, les personnes homosensibles, les femmes, les hommes de notre monde attendent une vraie parole d'estime, de bénédiction.
Rien, ni personne ne nous empêchera de la vivre, de la rayonner, de la dire.
Affection de votre frère, Jean-Michel+
prieur de la Communion Béthanie