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Retraite d’été de la Communion Béthanie chez les sœurs du carmel de MAZILLE, du mercredi 7 au dimanche 12 juillet 2015

Comme la chaleur de l’été est lourde,
Notre vie devient plus lourde
En devenant plus féconde.
Mon Dieu, aidez-nous à porter son poids
Comme on porte le poids des jours d’été.
Aidez-nous à porter ses tendances contradictoires,
Comme on porte un orage qui ne dure pas.
Aidez-nous à revenir sans cesse à votre grâce
Comme à la seule source fraîche.


Madeleine DELBRÊL

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               Les frères et sœurs de la Communion Béthanie, entourés de leurs amis, sont doublement fidèles au début de ce mois de juillet, fidèles à la fois aux sœurs du carmel de Mazille – qui les accueillent avec un élan de joie véritablement inspiré par le cœur – et à leur retraite d’été annuelle qui ouvre un temps de fraternité conviviale et dynamique sur le thème Souviens-toi de ton avenir, riche d’une belle promesse d’accomplissement pour notre belle Communion Béthanie qui fête ses dix ans de croissance spirituelle et reçoit le beau cadeau de sa fécondité : la célébration du temps de Nazareth de notre sœur Elisabeth et l’accueil de cinq nouveaux frères et sœurs à l’issue d’un cheminement qui porte du fruit ! Durant ces quelques jours, il est offert à chacun(e) de se tenir debout et de se mettre en marche, de se ressourcer et de prier sur une terre de silence et de miséricorde afin de consentir à commencer, de se lever et de marcher au creuset de nos vies, sans cesse traversées par le tumulte mais qui expriment, même à la marge, un profond désir de Dieu ; à l’écoute surtout d’un Dieu qui a fait déborder jusqu’à nous sa grâce – là où nous sommes – nous inspirant de vivre un triduum pascal durant cette récollection, au rythme d’une alternance équilibrée entre les signes forts, donnés et reçus, et les temps de désert et de germination, jalonné aussi par trois enseignements d’une réelle profondeur en lien constant et nourri avec la liturgie proposée par le carmel.
               Le premier enseignement est dispensé par une amie franciscaine de la Communion Béthanie, Elisabeth, et porte sur la vie fraternelle selon la règle de saint François. Deux points essentiels retiennent l’attention de l’auditoire et sont mis en résonance dans le cœur de chacun(e) : la fraternité tout d’abord, reçue et vécue comme un don et non comme une affinité élective car on ne se cherche pas des frères, le principe d’une diversité sans limite ensuite, à la base d’une vocation d’accueil inconditionnel et de partage sans retenue, au risque parfois de dérouter et de renverser les perspectives. En particulier, l’épisode de saint François en butte aux lépreux a beaucoup frappé : ce récit bipartite de la tentation de l’évitement , puis de la miséricorde de saint François descendant de cheval pour embrasser le lépreux illustre le cheminement lent et ardu de la conversion du cœur, de l’amer vers la douceur, une traversée accomplie par la grâce de Dieu et réalisée dans un geste d’accueil qui trouvera dans la cérémonie du lavement des pieds, en ce même jour de jeudi saint, un acte posé par chacun des participants de la retraite, renouvelant et enracinant dans le cœur l’un des fondamentaux de la Communion Béthanie : son charisme et sa vocation de service.
               Le second enseignement est animé par notre frère Manuel qui nous présente un exposé clair et documenté sur les lignes de fractures, définies tout d’abord comme une altération profonde et irréversible dans nos besoins – c’est le temps du drame de la souffrance – mais aussi comme la possibilité d’une initiative de l’Amour de Dieu pour chacun(e) de nous, en qui il fait sa demeure, si nous y consentons – c’est le temps de la grâce qui unit en Dieu les larmes de l’homme et en l’homme la joie divine. Aussi à l’aune de nos vies cabossées, le salut se trouve-t-il, non pas dans un acharnement à la guérison, en vain, mais dans une disponibilité à la prière afin de laisser à Jésus le soin de regarder puis d’habiter nos lignes de fractures pour les transformer en dons. L’espérance portée par la prière consiste donc à vivre nos fractures avec le Christ afin qu’il nous rende la souffrance douce et souple. Cette belle mais difficile conversion à l’Amour de Dieu est le lieu d’une rencontre qui détourne l’homme de ses desseins héroïques ou mortifères pour suivre la voie de la miséricorde et du pardon. À chacun et à chacune – au regard de ce qui est blessé dans notre affectivité, notre chair et notre histoire – d’éclairer cette refondation à la lumière, par exemple, de la clémence et du pardon de Joseph pour ses frères, car si le mal reste le mal, la merveille est que Dieu peut en tirer du bien, ou encore de la joie de Jacob découvrant que Joseph est vivant, alors qu’il l’avait cru mort. Ainsi ce verset de Luc fait-il signe de cette joie du père retrouvant son fils : Mon fils que voilà était mort, et il est revenu ! En effet, Dieu ne prend pas le parti de notre «mort», il ne cesse au contraire de nous attendre et de nous solliciter. Autant dire que si nous prenons le temps de relire nos réalités humaines de retrouvailles, de pardon, à la lumière de la Bible et au souffle de l’Esprit, nous sommes conduits vers la contemplation de Dieu. Cette espérance inouïe nous rappelle donc que nos fractures – elles aussi – ont un avenir – mais oui ! – lorsque nous les laissons habiter, investir et transformer par le Seigneur. Cette espérance de salut, nous l’avons engagée et mise en pratique de pied ferme ce vendredi saint, en organisant un chemin de Croix qui a vu s’écouler respirations et chants, se succéder silences et méditations, tous ensemble, chacun à son rythme, sur ce même passage de la mort vers la vie, sur ce chemin de Croix nous unissant en vue de la Résurrection.
                Le troisième et dernier enseignement nous est prodigué par notre frère Bernard, bibliste de formation, et prend la forme d’une causerie à saut et à gambade sur l’onction de Béthanie, équilibrant soigneusement témoignage personnel, culture biblique et analyses étymologiques. Comme un point d'orgue aux précédentes interventions, il y est confirmé que Béthanie signifie maison du pauvre. La parabole de cet Évangile est ainsi mise à profit pour solliciter chacun(e) d’entre nous au regard de sa foi et de ses engagements ; du fond de notre cœur, en effet, osons la question : Qu’est-ce que je donne ? Car C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres que l’on reconnaîtra mes disciples rappelle le Christ, comme une invitation inlassablement renouvelée sur le ton d’une douce fermeté à aller toujours plus loin, plus loin encore …. À chacun(e) de nous, donc, de manifester la présence de Dieu au milieu des hommes – de tous les hommes – car nous sommes des lépreux, nous aussi, et c’est à ce titre que nous sommes appelés à œuvrer pour la gloire de Dieu. Certes, cette marche à la suite du Christ manifeste la radicalité de l’appel aux disciples et trouve dans la liturgie de la Parole de ce samedi, une interrogation «angoissée», à hauteur d’homme, exprimée par Pierre dans l’Évangile selon Matthieu : Voilà que nous avons tout quitté pour te suivre : alors, qu’est-ce qu’il y aura pour nous ? Sur le base de cette première entrave, maladroite mais tellement naturelle … Il revient à chacun(e), à la lumière d'un cœur éclairé par l'Esprit et chemin faisant, de livrer au Seigneur, dans notre prière, ces interrogations légitimes mais transitoires qui travaillent notre désir de Dieu jusqu’à temps fixé où nous nous abandonnerons véritablement à Lui et dans une totale confiance, dans un amour au risque de se perdre.

Avec le Seigneur, il est toujours question d’un choix préférentiel : si nous ne le plaçons pas en premier et n’en faisons pas l’ordonnateur de toute notre vie, nous risquons d’être exposés à ce qui en nous est «guerre», division, séparation plutôt qu’unité. Choisir de suivre Jésus en l’ayant placé en tête, en premier, en l’ayant vraiment accueilli au plus profond de nous-mêmes, nous conduit à trouver le vrai sens de notre vie, parce que sa source est en lui, et non pas en nous. Le préférer, c’est le mettre devant nous.

Père Alexis HELG

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En cette retraite anniversaire de la Communion Béthanie où notre frère Jean-Michel a reçu une bénédiction solennelle afin de continuer à déployer son beau charisme de prieur et conduire ainsi la Communion Béthanie sur les pas du Christ, dans sa mission d’Eglise, merci à lui, merci également à Monseigneur Ballot et à frère Aloïs de nous honorer de leur bienveillante présence, merci enfin aux sœurs du carmel de Mazille de nous combler de leur chaleureux accueil.

À chacun et chacune, frères, sœurs et ami(e)s de la Communion Béthanie, un bel été sur ce chemin de Vie ouvert par notre Seigneur, tous ensemble dans une belle unité, au rythme de chacun, sans contrainte d’uniformité.

De tout cœur, Patrick, un frère de la Communion Béthanie.

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