Retraite juillet 2011 à Tarascon
En ce début de juillet 2011, la Communion Béthanie a choisi le cadre provençal et historique de Tarascon, dans les Bouches-du-Rhône, pour y organiser sa traditionnelle retraite d'été. A cette occasion, les sœurs du monastère de la Visitation nous ont accueillis durant quatre jours, prodiguant à notre intention les soins d'une hospitalité sans réserve.
C'est donc au milieu des champs de lavande, sous l'égide d'un soleil radieux -bercés surtout par le murmure bruyant des cigales !- que nous avons entamé une réflexion sur la parole et le silence. C'est aussi dans ces circonstances que nous avons d'abord eu la joie de nous retrouver, pour partager ensemble une chaleureuse convivialité autant qu'une féconde méditation sur les Écritures.
Le premier temps est donc celui des retrouvailles entre frères et sœurs de la Communion, quand se mêlent les nouvelles que l'on donne à tous, et les confidences qu'on se livre plus intimement, par le jeu des rencontres et des affinités. A ce titre, l'après-midi du samedi 8 juillet aura été exemplaire, puisqu'un déplacement en Arles a été organisé pour les volontaires désireux d'insérer un moment de détente, au cœur d'un programme soucieux par ailleurs de préserver son exigence.
Le second temps, se combinant harmonieusement avec le premier, est plutôt celui des tables rondes aucours desquelles se succèdent dès le jeudi matin des interventions et des commentaires de textes, des échanges et des parcours bibliques. Le rythme est soutenu car la durée même de la retraite impose une programmation dynamique ; il est toutefois maîtrisé dans la mesure où le recueillement et les silences sont le principe même des dispositions intérieures qui permettent à chacun de recevoir et de laisser infuser ce qui se dit, ce qui se passe, ce qui s'échange. La retraite, c'est aussi un quant à soi sauvegardé, au milieu de tous.
Le troisième temps, couronnant merveilleusement les deux premiers, constitue aussi le poumon même de la Communion, celui qui assure sa pérennité par la vitalité de son renouvellement. En effet, chacun d'entre nous éclaire son chemin de vie à la lumière de l'Évangile et peut alors, en toute liberté et à son rythme, le signifier par la Communion Béthanie, en s'engageant en son sein. Ainsi en est-il d'un frère qui a choisi d'accomplir son entrée dans le temps de Nazareth, fixé le soir du vendredi 7 juillet, afin que s'enracinent par le silence et la Parole ces textes tirés des Écritures, "jusqu'à ce qu'ils éveillent, un écho, une soif, un désir".
Ne trouve-t-on pas justement, par la résonance du terme écho, la proposition d'une belle médiation entre la parole et le silence ? C'est finalement le temps de l'accueil d'un autre notre frère, qui marquera le dimanche 10 juillet, à la fois comme une belle surprise -pour une participation à la retraite qui n'était, au début, que l'expression d'une sincère curiosité- et comme un beau cadeau ! Il n'est pas de signe d'espérance plus probant, en effet, qu'une retraite qui s'achève sur une porte qui s'ouvre pour l'un de nos frères.
Un frère de la Communion Béthanie
Si la relation peut s'établir, n'est-ce pas par le biais de la parole ? Celle de Dieu quidescend jusqu'à nous et qui se fait entendre, entre autres, par l'intermédiaire des Écritures. Mais aussi la nôtre, qui, écho de la sienne, monte vers lui dans la prière. Et Jacob reçoit ce don alors qu'il vient de perdre ses sécurités, qu'il est affronté à la solitude et à l'inconnu dans le silence de la nuit.
Sœur Emmanuelle Billoteau