Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Lettre de notre prieur du 20 mars 2019

    Confidences...

    Aujourd'hui, je souhaite vous partager plusieurs « confidences »...

    Je lirai l'ouvrage de Frédéric Martel, « Sodoma », dans six mois...!!!
    Pourquoi?
    Car, je suis fatigué par « ce flot de pus ».

    2019-03-20-ruisseau.jpgJe désire, sans être dans le déni, retrouver un peu d'air pur, boire à la source vive.
    J'ai soif de l'Évangile. L'Évangile, qui, comme une source, chante la sobriété de la vie, le partage, la fraternité, la paix, la bonté, la réconciliation, le don sans retour..., l'horizon éternel...

    Ma lecture de Carême est « La sagesse d'un pauvre » du frère franciscain Eloi Leclerc. Depuis mes 14 ans, je lis ce livre chaque année!
    Il conte une étape fondatrice dans la vie de saint François d'Assise. Plongé dans ses ténèbres intérieures, face à de nombreuses difficultés fraternelles, François devient disponible pour le grand voyage. Celui qui consiste à passer des ténèbres à la lumière. Il se laisse dépouiller et entre ainsi dans la densité, dans la légèreté de son être. Il devient l'homme fraternel que la création désire...

    D'autre part, je suis aussi fatigué de lire des commentaires de commentaires!
    J'attends des actes.
    Depuis longtemps déjà, je sais que des personnes homosensibles ont parfois de grandes responsabilités dans l'Église. Je reçois de nombreuses confidences de religieuses, de religieux, de pasteurs, de diacres, de prêtres, d'évêques...
    A quoi bon savoir tout cela si je ne fais rien ?
    Ces personnes sont, pour la plupart, de belles servantes, de beaux serviteurs de l'Évangile.
    Ces personnes sont, pour certaines, murées dans la peur, dans la culpabilité. Elles vivent parfois une double, une triple vie ! Elles sont parfois séropositives au VIH. Elles tiennent parfois un double, un triple discours...
    A ma modeste place, je m'engage à prier pour ces sœurs, ces frères.
    Prier pour, c'est, me semble-t-il, recevoir, peu à peu, le Regard de Jésus sur tous les êtres.
    La prière est une rencontre qui transfigure.
    Il me semble arrivé le temps où, dans nos communautés, il nous faut prier pour les prêtres... homosensibles, voir même pour ceux qui se posent des questions sur leur identité de genre.
    « Rien n'est plus responsable que de prier », disait souvent Frère Roger de Taizé.

    A ma modeste place, j'essaye d'offrir aussi une qualité d'écoute.
    Que d'heures consacrées à tout simplement écouter !
    Il me semble arrivé le temps de promouvoir, de créer, dans nos communautés, des espaces d'écoute, de paroles, de non-jugement, de vrais dialogues.
    La prière, l'écoute, ça ne sert à rien ?!
    J'assume le fait de ne servir à rien!

    Dans « mon livre de Carême » cité plus haut, nous voyons aussi saint François d'Assise accueillir en son âme des entrailles maternelles, une bonté universelle.
    Ici, je me souviens d'un extrait de la chanson « Une mère » de Linda Lemay : « Une mère ça fait ce que ça peut, ça ne peut pas tout faire... Mais ça fait de son mieux ».

    2019-03-20-Jean-Michel.jpgDans l'Église de ce temps, je m'engage à faire de mon mieux...


    Jean-Michel +, frère prieur de la Communion Béthanie.