Pause prière - pause regard du 5 février 2015
La prière n’est pas autre chose qu’une rencontre avec le Christ. Nous nous y entretenons avec Lui comme avec un ami. Pour autant, ce tête-à-tête n’invite ni à l’isolement, ni à la négligence. Il refuse d’exclure autrui… Bien au contraire ! Le monde dans lequel nous vivons, les autres, sont présents dans ce dialogue qui se déroule dans l’intimité de notre prière, riche d’un élan fraternel et universel.
En effet, notre premier service, en qualité de sœurs et frères de la Communion Béthanie, est la prière quotidienne. À cette occasion, nous Lui présentons notre peuple homosensible et transgenre, comme nous Lui recommandons tous nos frères et sœurs en humanité : leurs attentes, leur espérance ainsi que leurs souffrances. Certes, nous ne sommes pas des spécialistes, mais nous essayons de répondre à nos mesures à cette invitation : « Priez les uns pour les autres » (Jc 5, 16).
Ainsi la prière nous relie-t-elle les uns aux autres, de façon discrète mais fructueuse, ouverte à tous comme respectueuse de l’identité – ou du pudique anonymat – de chacun.
Les sœurs et frères de la Communion Béthanie
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Je ne sais pas dire « non »… Je n’arrive pas à dire « non ».
Que de fois avons-nous entendu ces expressions ou les avons-nous utilisées nous-mêmes ! Serait-ce que nous avons été éduqués à dire « oui » ? La tradition chrétienne, depuis les nombreux « oui » de la Bible, ceux de l’appel à la vocation prophétique comme le « oui » de Marie à l’annonciation nous façonne encore aujourd’hui.
Pour autant, j’aime bien aussi la rencontre de Jésus avec cet homme invité à le suivre qui « s’en alla tout triste car il avait de grands biens ». À sa manière, il a su, il a pu dire « non ». Je vois là le signe de la liberté que suscite Jésus en chacun de ses interlocuteurs. Il n’est pas un gourou. Il ne force personne à le suivre. Face à son message, il laisse à chacun la possibilité de dire « oui » ou « non » !
Peut-être avons-nous en tête que dire « oui » c’est plus facile, c’est moins risqué. Ça paraît plus gratifiant car on doit faire plaisir à l’autre. En réalité, n’est-ce pas la pente facile pour cultiver sa propre satisfaction et bichonner son « moi » ?
Dire « oui » n’est-ce pas vouloir à tout prix, être aimé de tout le monde ? Pure illusion, très certainement. Être aimé de tous, c’est n’être aimé de personne, c’est perdre sa personnalité. Très certainement la peur de dire « non » vient de la peur de couper les relations. On veut tellement vivre la fusion que le « oui » est plus rassurant ! Comme si on pouvait être en harmonie avec tout le monde.
Au contraire, dire « non » c’est vouloir instaurer une relation dans un climat de vérité qui nous délivre des faux-semblants, des fausses relations qui ne résistent pas au temps. Dire « non » c’est, aussi, affirmer sa propre personnalité ; c’est être « auteur » de soi-même.
C’est plutôt la peur de se confronter, de « se » dire en vérité qui conduit à la perte de la relation. L’échange et le débat font la richesse de la confrontation. Ils sont le lieu privilégié pour mesurer nos propres capacités, pour prendre actes de nos propres convictions comme pour apprivoiser nos faiblesses. De la confrontation naît une meilleure rencontre avec soi-même.
N’est-ce pas un chemin exigeant : il prend en compte la différence ?
N’est-il pas celui qui conduit à « faire la vérité » ?
Sommes-nous prêts à entendre quelqu’un nous dire « non » ?
Sommes-nous suffisamment en harmonie avec nous-mêmes pour dire « non » ?
Texte trouvé dans une église
En ta tendresse infinie, Père, par Jésus le Christ, nous te prions pour notre ami R. et sa grand-mère G. et G. et toute leur famille, D., le petit J. sur son chemin d'éternité, le rétablissement de son papa N. et leur famille, notre frère M.-J. en son anniversaire, nos sœurs moniales en cette fête de sainte Scolastique, G., P., notre sœur A.-M. qui nous accompagnera en ce Carême 2015 en action de grâce.