Compte rendu du weekend spirituel pour personnes transgenres du 23-24 mars 2019 (vendredi, 05 avril 2019)

« Intimités partagées »
Cénacle de Versailles


Nous sommes arrivé-es avec toutes nos valises, celle qu'on porte d'une main, remplie de quelques effets personnels, celle qu'on porte dans la tête ou sur les épaules, faite de nos soucis du moment, de la fatigue de la semaine, et d'autres valises encore ou petits coffres à secrets, riches de nos rêves, de nos frustrations aussi.

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7 hommes et femmes, arrivé-es à bon port en ce premier week-end de printemps et troisième week-end du temps de carême.
7 hommes et femmes, petit groupe pour une grande envie d' « intimités partagées », puisque tel était le thème du weekend : I., D., C., L., Fr G., J.-M., et moi, V.

Vendredi soir, Sr C. a bien voulu prendre le temps de venir nous parler de sa communauté, de son histoire et de sa fondatrice Ste Thérèse Couderc, dont la spiritualité, pour ce que j'en ai retenu, pourrait se condenser en deux mots (se condenser, comme le principe actif d'une plante se condense dans des huiles essentielles, pour s'y exprimer avec force) : « Bonté » et « Se Livrer ».

Bonté... « Dieu est bonté, c'est la bonté » disait-elle.
Se livrer... comme seule voie d'intimité avec Dieu :
« Le tout consiste à faire une seule fois un acte généreux, en disant avec toute la sincérité de son âme : “Mon Dieu, je veux être tout à vous, daignez accepter mon offrande.” Et tout est dit. »
In « Se Livrer », de Thérèse Couderc

Il me semble qu'avec ces deux mots, offerts pour donner du sens à notre présence en ce lieu, nous nous sommes tissés un cocon tout doux pour y vivre nos partages du weekend...

La journée de samedi fût bien remplie !
Nous avons commencé par une marche méditative dans le parc, suivie de quelques mouvements d'assouplissement, d'étirement, pour vivre ensuite un temps en tête-à-tête, ou plutôt en face-à-face avec nous-même. Chacun-e, seul-e dans et avec son corps, mais toujours tous ensemble, un groupe qui fait corps...
Ainsi réveillé-e, chacun-e habitant son corps, L. nous a invités-es à un petit travail d'écriture... Une lettre à notre corps, à notre intimité...
Il est assez fascinant de constater qu'ainsi préparé-es, ancré-es en nous-même, nous avons pu laisser sortir les mots, sinon facilement, du moins sans blocage ni impossibilité à le faire.

L'après-midi, Fr G. nous a convié-es à une Lectio Divina guidée, vécue seul-e et en groupe là aussi, en compagnie de la Samaritaine (Jean 4, 4-15 puis 16-28). Effet « miroir » de la Parole, qui me parle de Lui, qui me parle de moi.
Beaucoup de douceur dans cet exercice, des pistes offertes à chacun-e.
Une belle place laissée à l'intimité avec soi-même et dans le groupe...
D'intimité, il en a également été question bien sûr durant l'intervention de J.-M., qui nous a invités-es à contempler l'intimité de Dieu, celle qu'Il nous partage, « de la crèche au crucifiement », comme dans la chanson « Le divin enfant », celle qui se partage...

Quête d'amour, partagée par une multitude d'hommes et de femmes, quête d'un Dieu qui nous cherche, jusqu'à l'intime.

« de la crèche au crucifiement »... de l'enfant, qui s'émerveille de tout, d'un rien, au crucifiement, où dans la pénombre qui s'est faite aux dernières heures de Jésus, s'exprime la pudeur, la discrétion. Une invitation à changer de regard, quand tout peut être transfiguré et prendre le visage de Jésus.

Je ne saurais retranscrire les propos de J.-M. et telle n'est pas mon ambition. Mais je vous offre ces deux citations qui ont ouvert et terminé son intervention :

2019-03-23-Vitraille.jpg« de la crèche au crucifiement
Il nous livre un profond mystère
de la crèche au crucifiement
Il nous aime inlassablement. »
Chanson « Le divin enfant »

« Qu'il se fasse en mon âme comme une incarnation du Verbe ;
que je Lui sois une humanité de surcroît,
en laquelle Il renouvelle tout son mystère. »
Ô mon Dieu, Trinité que j'adore - Élisabeth de la Trinité

Très naturellement, tout cela nous a amené-es à un dîner en silence et à une courte veillée de prière ou vous étiez là, dans nos cœurs, frères, sœurs et ami-es de la Communion Béthanie.

Le jour suivant, le dimanche, plongeant un peu plus profondément dans nos intimités partagées, nous nous sommes livré-es un peu plus, non sans oublier, indispensable préalable, de venir habiter nos corps, de les laisser respirer, méditer. Merci L. !
En fin de matinée, nous avons partagé la messe dominicale avec les paroissiens de l'Eglise Ste Élisabeth de Hongrie, à deux pas de la gare de Versailles-Chantier... Quand je dis « partagé », je ne sais ce que ces paroissiens ont pu percevoir de la présence de notre groupe parmi eux. Quant à nous, chacun-e en a fait l'expérience qu'il a pu depuis là où il en est...

De retour au Cénacle, après un dernier repas en commun, nous avons pris le temps de nous réunir une fois encore, dans la salle qui nous avait été attribuée, une salle couverte de livres du sol au plafond, avec une vue imprenable sur le parc... Dans un crescendo d'intimité partagé-es, dans une grande liberté et avec beaucoup de simplicité, nous avons pu nous partager nos lettres écrites la veille. Ce qu'il en fallait de confiance, de respect mutuel, d'accueil de soi, de l'autre, pour vivre ce partage... Se livrer... Avec bonté... Apprendre à aimer, par Lui, avec Lui et en Lui...

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Si j'ai pu vous donner, non pas un compte-rendu exhaustif mais un peu de la saveur, de la teneur de ce weekend, sans rien trahir de ce qui s'y est vécu, alors j'en suis heureuse.

Un grand merci à vous, C., D., I., L., J.-M., Fr G., ainsi qu'aux sœurs du Cénacle pour votre accueil !

V.

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