1er dimanche de Carême : J'aime l’Église (dimanche, 17 février 2013)

J'aime l’Église. l’Église qui vit l’Évangile à la manière de Marie de Nazareth !
 
J'aime l’Église qui suit Marie dans la montagne et part avec elle à la rencontre de la vie.
Elle rend visite aux femmes et aux hommes de ce temps et, au-delà des stérilités apparentes, elle est à l'affût de ce qui naît, de ce qui est possible, de la vie qui palpite en eux.
 
J'aime l’Église qui se réjouit et chante.
Au lieu de se lamenter sur son sort et sur les malheurs de notre monde, elle s'émerveille de ce qui est beau sur la terre et dans le cœ ur de l'humanité. Et elle y voit l’œuvre de notre Dieu.

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J'aime l’Église qui se sait l'objet d'un amour gratuit.
J'aime l’Église qui contemple notre Dieu aux entrailles de mère.
Elle l'a vu, Dieu, sur le pas de la porte, guetter l'improbable retour du fils; elle l'a vu se jeter à son cou, passer à son doigt l'anneau de fête et organiser lui-même la fête des retrouvailles...
Quand elle feuillette l'album de famille, elle voit Zachée sur son sycomore, Matthieu et les publicains, une femme adultère, une Samaritaine, des étrangers, des lépreux, des mendiants, un prisonnier de droit commun, sur son poteau d'exécution.
Alors, vous comprenez l’Église que j'aime, ne désespère de personne. Elle « n'éteint pas la mèche qui fume encore ».
Quand elle trouve quelqu'un sur le bord de la route, blessé par la vie, elle est saisie de compassion. Et avec une infinie délicatesse, une infinie douceur, elle soigne ses plaies. Elle est le port assuré et toujours ouvert.
 
J'aime l’Église qui ne connaît pas les réponses avant que les questions ne soient posées.
Son chemin n'est pas tracé d'avance. Elle connaît les doutes et les inquiétudes, la nuit, la solitude. C'est le prix de la confiance.
Elle participe à la conversation (l’Église de la conversation, cf. Pape Paul VI) et ne prétend pas tout savoir. Elle accepte de chercher.
 
J'aime l’Église qui habite à Nazareth, dans le silence et la simplicité.
J'aime l’Église qui n'habite pas dans un château. Sa maison ressemble à toutes les autres. Elle sort de chez elle pour parler avec les autres habitants du village. Elle pleure et se réjouit avec eux. Mais jamais elle ne leur fait la leçon. Elle écoute surtout. Elle fait son marché, elle va chercher l'eau au puits, elle est invitée quand il y a un mariage. C'est là qu'elle rencontre les gens, les petites gens !
Beaucoup aiment s'asseoir un moment dans sa maison, on y respire une paix...
 
J'aime l’Église qui se tient au pied de la Croix de Jésus le Christ. J'aime l’Église qui ne se réfugie  pas dans une forteresse, dans une chapelle ou dans un silence prudent quand des femmes, des hommes sont écrasés. Avec un humble courage, elle se tient aux côtés des plus petits, des plus fragiles.
 
J'aime l’Église qui laisse entrer le Souffle de Pentecôte, le vent qui pousse dehors et qui délie les langues. Et sur la place elle prend la parole. Pas pour asséner une doctrine, pour grossir ses rangs. Elle dit que la promesse est tenue, que le combat est gagné.
Voici le grand secret qu'elle ne peut que murmurer : l'Amour est plus fort que la mort.
 
J'aime l’Église qui, tous les soirs, chante le Magnificat. Elle sait où sa joie demeure. Et voici :
Notre Dieu n'a pas trouvé inhabitable notre monde; il n'a pas trouvé inhabitable les plaies, la méchanceté, la haine, la violence de notre monde.
C'est là qu'il nous a rejoints. Et là, sur la Croix, nous avons vu la miséricorde, le cœur ouvert de notre Dieu.
 
J'aime l’Église : entrailles frémissantes.
 
Aujourd'hui, Jean-Michel, veux-tu être serviteur dans cette Église servante?
Et toi...?
 


Dimanche 17 février 2013, premier dimanche de Carême.
 
Frère Jean-Michel+
prieur de la Communion Béthanie


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