« Écoute, mon fils » (mercredi, 16 janvier 2013)
Ce sont les premiers mots de la règle de saint Benoît.
Comme frère de notre Communion Béthanie, je m'engage à garder un profond silence dans le débat actuel, un silence que j'espère priant et écoutant.
« Donne ta note juste... juste ta note »
(Citation extraite des premières lignes de mon livre témoignage : Libre, De la honte à la lumière)
Je ne suis pas appelé à jouer toutes les partitions !
Ce matin, je reçois, dans le silence de la prière ces lignes de Ronan.
Notre Communion Béthanie ne servira jamais de fer de lance, ni d'un côté, ni d'un autre, là n'est pas notre vocation.
Notre vocation, simple, pauvre : prier, écouter, cheminer avec...
Aimer ou plutôt essayer d'aimer.
Dans le silence de ce matin, je prie, j'écoute. J'essaie d'aimer.
« Avec ou sans parole, exprimer la beauté d'une vie intérieure » frère Roger+ de Taizé.
Affection de votre frère,
Jean-Michel+
prieur de la Communion Béthanie.
Mail reçu de la part de Ronan
Toi qui as manifesté, ce dimanche, lors de ce que tu appelles « Manif pour tous » à Paris, je te connais depuis bien longtemps.
Depuis ma plus tendre enfance tu as sans cesse tenté de me détruire, de me contraindre à refuser ce que je suis, de m'enfermer dans une vie qui n'était pas la mienne. Tu as pris l'identité de proches, de camarades de classe, de collègues de travail, de voisins...
Longtemps, alors que j'étais jeune, plus fragile que maintenant, seul, ton emprise sur moi était forte. Parfois tu m'as malmené, souvent tu m'as insulté, ridiculisé, humilié, moqué mes manières, toujours tu as considéré que j'étais inférieur à toi. C'est face à toi et à ta haine de moi que je me suis construit ; j'ai appris à t'affronter, à contrer tes pseudos arguments, à te pousser dans tes retranchements, à te combattre et à ne plus jamais te laisser m'atteindre.
Je te connais bien plus que tu ne me connais ; je sais combien tes paroles peuvent parfois être faussement bienveillantes. Combien de fois ne t'ai je entendu dire : « Mais toi Ronan c'est pas pareil » ou « Toi Ronan tu n'es pas comme ces "folles" ! » Alors, je te le dis, et ne cesserai jamais de te le répéter : « Je suis une folle, un pédé, une tapette, un homo et je n'ai ni à être fier, ni à être honteux de ce que je suis ».
Jamais je ne cesserai de te combattre. Jamais je n'oublierai combien tes propos et ton comportement ont pu, plus jeune, m'atteindre et jamais je ne te laisserai poursuivre tranquillement ton œuvre qui détruit tant de jeunes chaque année. Tu es responsable du suicide des jeunes homos qui n'arrivent pas à s'accepter, qui ne peuvent s'autoriser à être ce qu'ils sont, tout simplement, parce que ton entourage leur est immensément hostile.
Toi l'homophobe, ce n'est pas parce que tu étais venu en nombre ce dimanche à Paris que tu as raison. Tu es la haine. Tu es le rejet. Tu te crois fort et puissant, mais tu es le passé, tu es la laideur, l'obscurité... Il va falloir t'y habituer. Bientôt j'aurai autant de droits que toi et la supériorité que tu penses avoir sur moi ne sera qu'un lointain souvenir. Mon avenir est rempli d'espoir, le tien ne sera qu'aigreur.
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