Retraite juillet 2010 (jeudi, 22 juillet 2010)
Retraite de la Communion Béthanie à Tamié du 1er au 4 juillet 2010
Chaque année, avant la dispersion naturelle des grandes vacances, il est proposé aux membres de la Communion Béthanie de se retrouver pour une retraite estivale associant recueillement et convivialité, temps forts liturgiques et moments de partage. En ce début juillet 2010, le cadre de l’abbaye de Tamié a été choisi pour permettre à chacun de vivre ce temps de retrouvailles, en paix avec lui-même comme en harmonie avec les autres. Les charmes de la Savoie ont certes contribué au succès de cette rencontre ; l’accueil chaleureux des frères n’y a pas moins participé également, de sorte que le charisme de la Communion Béthanie s’affirme autant dans sa vocation d’ouverture au monde et à l’Eglise que dans la fraternité et l’unité qu’elle cultive en son sein. Aussi, l’arrivée progressive de chacun des membres tout au long de la journée du 1er juillet a-t-elle permis les effusions que manifeste la joie de se revoir avant que ne s’applique la « dure » règle du silence propre à l’abbaye de Tamié et imposée aux moines comme aux retraitants !
La première journée de la retraite, le vendredi 2 juillet, commence donc par un petit-déjeuner dans le réfectoire, marqué par un « silence bavard », tant il est difficile pour les membres de la Communion Béthanie de se contenter du langage des yeux ! Plus sérieusement toutefois, un premier enseignement, proposé par notre frère Pierre, sera l’occasion de réfléchir et d’échanger : il a pour sujet le texte de l’Evangile de Jean relatif à l’onction de Béthanie (chapitre 11, versets 55 et suivants … ; chapitre 12, versets 1 à 12) et s’inscrit dans une réflexion problématique plus large sur « Béthanie, parfum d’Evangile : En quoi la Communion Béthanie est dans l’Eglise un lieu d’Eglise ? Quelle est sa note particulière, singulière ? ». L’après-midi ne nous réduit nullement au silence, si bien que chacun participe – par sa présence comme par une prise de parole spontanée et libre – à une rencontre avec le frère Marco autour du texte que l’Evangile de Jean consacre cette fois à la résurrection de Lazare. Ces activités donnent le ton, celui d’un partage sérieux mais sans dogmatisme des textes de l’Evangile, une indépendance qui marque sans doute cette « note singulière » de la Communion Béthanie : un regard exigeant sur les textes et les traditions, dépourvu de tout académisme. La soirée achève ce premier jour de retraite sur une double « solennité » : celle de l’Accueil de frère Patrick dans le temps de Nazareth de celui de notre frère Manuel, tous deux entourés de la bienveillance des membres de la Communion Béthanie, une assistance enrichie de la présence d’une retraitante de l’abbaye, sensible à notre démarche. Aussi, nous sommes-nous sentis accueillis à notre tour, autant par les moines de Tamié (ce que nous avons déjà souligné) que par la plupart des autres retraitants qui se sont peu à peu mêlés à nous au fil de la retraite.
La deuxième journée de la retraite, le samedi 3 juillet, commence a nouveau par un petit-déjeuner dans le réfectoire, marqué par une indiscipline de plus en plus prononcée, tant les paroles et la convivialité prennent le pas – avec une certaine mesure néanmoins – sur le silence, de règle pourtant. Une « légèreté » nécessaire avant une rencontre programmée avec Monseigneur Philippe Ballot, archevêque de Chambéry. Ce temps de discussion commence par un témoignage personnel, celui de Monseigneur Ballot lui-même qui raconte avec une certaine faconde le parcours qui est le sien : à la fois celui d’un homme et celle d’un homme d’Eglise. Certaines questions, relatives notamment à la « singularité » des personnes homosensibles et transgenres au sein de l’église, nourrissent ensuite un débat, animé certes, mais toujours marqué du sceau de la franchise comme de la courtoisie. Plus lyrique quoique tout aussi personnelle, l’après-midi est livrée aux bons soins de frère Didier qui nous régale de ses talents d’artiste en expliquant avec une bonhomie gourmande l’art des compositions florales, qui nous émeut également en évoquant la mémoire de frère Christophe, moine-martyr de Tibhirine, pour un temps d’abord moine à l’abbaye de Tamié. La soirée achève cette deuxième journée de retraite par le vœu de Charité de notre sœur Christine, une cérémonie émouvante et intense au cours de laquelle les liens qui unissent les membres de la Communion Béthanie trouvent une expression particulièrement sensible et humaine notamment au moment du lavement des pieds. Chacun laissera ensuite éclater sa joie autour d’un pot : on y exprime tout simplement le bonheur d’être ensemble. Un mouvement de bonne humeur que gâchent à peine les « CHUT » qui nous rappellent par intermittence … la « dure » loi du silence !
La troisième journée de la retraite, le dimanche 4 juillet, sera aussi la dernière. Le rythme s’accélère, marqué par la grande diversité des activités : l’Eucharistie, à l’occasion de laquelle une église bondée confirme la renommée de l’abbaye, et les préparatifs du départ, un dernier temps de partage en guise de bilan … et un déjeuner au cours duquel un autre ton est donné à la retraite : celui d’une convivialité festive enfin accomplie, inhérente à la Communion Béthanie.
On se quitte, alors, mais on demeure en lien par la pensée et la prière, enrichis par une retraite qui unifie la Communion Béthanie tout en re-mettant chacun en perspective. Aussi, le regret de se quitter le cède-t-il très vite à la certitude de se retrouver… lors de la prochaine retraite d’hiver.
Un frère de la Communion Béthanie
Prière
Tu protèges, Seigneur, ceux qui comptent sur toi ; sans toi rien n’est fort et rien n’est saint. Multiplie pour nous tes gestes de miséricorde afin que, sous ta conduite, en faisant un bon usage des biens qui passent, nous puissions déjà nous attacher à ceux qui demeurent.
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